L’ITW… Rire, chanter, danser… c’est son job

Cette semaine, l’équipe du Point sur la Guéoula est rentré dans son sanctuaire. Elle y a découvert un homme de terrain, un homme de travail, un génie minutieux. Amram Moyal a fondé sa personne sur des bases solides des métiers de l’Art. Puis, sur son parcours, il a fait connaissance avec Loubavitch, puis un jour… Du Rabbi de Loubavitch Roi Machia’h Chlita qui l’a introduit dans l’univers de la Guéoula, dans l’ère messianique… juste avec un sourire.
Guéoula News : Rav Amram d’où êtes vous parti, quel est votre parcours pour arriver aujourd’hui à Tsfat au séminaire d’Ascent ?
Rav Amram Moyal : Je suis né à Rabat au Maroc et lorsque j’avais 12 ans, nous avons fait notre Alya. On habitait à Kiryat Ata dans la banlieue de ‘Haïfa. Je m’imaginais qu’en Terre Sainte, tout le monde était religieux et quand je me suis rendu compte que ce n’était pas tout à fait le cas, j’en ai été très surpris. Par la suite je me suis adapté à la société israélienne. J’ai appris l’électronique, mais mes talents, c’était la danse, la musique. Je voulais devenir danseur de Jazz professionnel. J’ai fait une école de danse à Tel-Aviv.
Lors d’un spectacle, je me suis foulé la cheville. Alors que je voulais immédiatement remonter sur la scène, les médecins m’ont informé qu’il n’en était pas question. Il fallait prendre du repos. Pour moi, il n’en était pas question. J’ai commencer à aborder la médecine chinoise, les sciences orientales et même la Kabbale le monde spirituel m’ouvrait ses portes. Grâce à D.ieu, je me suis aperçu que tout ce que l’on me proposait dans la mystique orientale se trouvait en fait dans la face cachée du Judaïsme avec plus de détails, plus de profondeur, plus de vérité.
GN : C’est à ce moment-là que vous avez connu le mouvement ‘Habad ?
RAM : Oui, j’ai posé des questions et petit à petit, je me suis retrouvé à Kfar ‘Habad. Parallèlement je continuais ma passion de l’expression corporelle en apprenant le mime. Mais pour ce qui est de vie religieuse, j’étais en quelques mois devenu Loubavitch (néanmoins je n’étais pas habillé en ‘hassid).
Ma Rencontre avec le Roi Machia’h
GN : Vous avez rencontré le Rabbi ?
RAM : Oui, c’est dans la même année que je suis parti aux Etats-Unis pour rencontrer la personne dont on me parlait sans cesse. Qui était le Rabbi ? Mon activité professionnelle se situait à l’armée où j’étais ingénieur électronique. J’ai donc pris un mois de congé sans solde pour rencontrer celui qui deviendra par la suite, mon maître incontestable.
Au 770
GN : Vous lui avez parlé ?
RAM : Voilà ce qu’il s’est passé. On a voyagé de nuit, on a atterri vers 6h00 un jeudi matin. Puis on est arrivé au QG de Loubavitch au « 770 ». Je demande à voir le Rabbi immédiatement. On me répond qu’il arrivera un peu plus tard, et l’on me dit d’aller au Mikvé. Je me prépare donc et j’arrive dans le vestibule du 770 et j’attends… J’avais pas mal d’avance sur l’horaire, alors je lus des Téhilim, des allocutions du Rabbi. Mais soudain, alors que j’attendais dans mon coin, la petite pièce s’est remplie de ‘hassidim de toutes tendances et en quelques minutes je me retrouvais littéralement écrasé contre le mur. Le Rabbi fit son entrée et je me disais dans ma tête : « Rabbi, j’étais là le premier et j’ai traverser l’océan pour vous rencontrer et je ne peux même pas vous voir ! ». Les ‘hassidim chantaient le nigoun de l’année 5740-1980 de toutes leurs forces. Ensuite je me suis aperçu que le Rabbi était passé parce que la pression avait baissé sensiblement. J’ai essayé de le voir tout de même. Et au moment où j’avais cette pensée, le Rabbi posa la main sur la Mezouza de l’entrée de son bureau. Il stoppa ses pas, se retourna vers moi, me regarda et me lança un sourire rayonnant puis il entra dans son bureau. Je me suis dis : « Ok j’ai compris Rabbi, tout est clair, je suis avec vous pour toujours ! ».
Formation : Guéoula
GN : Que s’est-il passé par la suite ?
RAM : En rentrant en Israël, j’ai décidé de ne pas entrer à la Haute-Ecole de Danse mais, au contraire de rentrer en Yéchiva. A l’époque, j’habitais à Bat-Yam. J’ai donc rejoins les rangs de la Yéchiva du Rav Zimroni Tsik (le Chalia’h de Bat-Yam). Et chaque soir, j’étudiais au Beth ‘Habad, le Tanya et la ‘Hassidout. Dans ma naïveté j’avais tout arrêté de ma carrière artistique. Mais mon Rav à l’époque et son épouse, en écoutant mon histoire, m’ont donné un conseil très surprenant pour moi : « Quand D.ieu t’offre un don, c’est pour que tu l’utilises dans ta vie et que tu en fasses un outil pour le service de D.ieu… ».
GN : Vous avez fait carrière dans l’armée ?
RAM : Non pas du tout, je suis devenu un vrai étudiant en Torah et c’est là que tout a commencé. Je suis devenu professeur en électronique à l’école ‘Habad. J’ai donné des cours de Torah, de ‘Hassidout. Malgrè mon niveau de débutant. J’ai appris que quand tu connais le Alef, enseigne le Alef. Avec le second élève étudie le Beth et avec le troisième enseigne le Beth etc. Par contre je ne savais pas que je possédais des dons pour discourir de Torah en public.
Parler en Public
GN : Racontez-nous…
RAM : Un jour un émissaire de la jeunesse ‘Habad est entré à la Yéchiva (à Tsfat) et il a montré quelques amis du doigt et il nous a demandé de l’accompagner. J’ai demandé « Pourquoi faire ? », il répondit : « On va dans une base militaire dans le Golan et on va renforcer les soldats pour ‘Hanouka ». On monta dans un bus de l’armée. D’un coup, l’émissaire me pointe du doigt et me dit « prépare quelque chose à dire, c’est toi qui va parler », je lui rétorque affolé : « Il y a ici des étudiant qui savent étudier, moi je viens d’arriver ». J’étais sûr qu’il ne pensait plus à moi pour le discours…
On descendit du bus et devant nous une base militaire avec plus de deux cents soldats et soldates. Le commandant fait un discours d’introduction et demande à l’un de nous de parler. C’est à ce moment-là que l’émissaire me pointe du doigt et m’envoie parler devant tous le monde. J’avais quelques secondes pour faire une petite prière à D.ieu afin de réussir ce discours. Je commence mon discours sans savoir d’où les mots me viennent… J’ai parlé pendant 30 minutes et tout le monde était capté par mes paroles. Depuis je n’arrête plus de parler en public.
Explorer l’Orient
GN : Vous avez, par la suite été demandé dans le monde entier pour vos séminaires de Kabbala, ‘Hassidout, de musique, du rire etc. Comment tout cela a commencé ?
RAM : J’ai commencé par sept séminaires à Bangkok, et j’ai voyagé en Orient pour toutes sortes de séminaires, surtout le séminaire de musique, de la méditation sur la musique. Mais la base, à l’origine, de toute ma créativité, c’est le centre « Ascent » à Tsfat.
Ce centre a été créé par trois Juifs qui faisaient Techouva et appartenaient à l’idéologie « New-Age ». Et nous, nous l’avons transformé en un endroit spécialisé en ‘Hassidout et en Kabbale… (Extrait du livre Le Point sur la Guéoula. Pour toutes commandes : 058-5770419)