Vive le Roi !
Nous évoquons dernièrement le principe «celui qui vit méditera en son cœur» et celui-ci doit s’appliquer chaque fois que l’on a une année de plus de vie, une année de plus de mariage (car une discussion existe pour savoir si le mariage est une action dont l’effet est continu ou une action qui se renouvelle chaque jour).
Ce qui est vrai pour chaque juif l’est encore plus pour les chefs d’Israël qui reçoivent alors une vitalité accrue pour eux-mêmes et pour tout le peuple Juif, s’ajoutant à celle qu’ils possédaient déjà auparavant, (car il est clair qu’ils parviennent à la perfection dans tous les domaines).
En l’occurrence, le 2 Nissan est la Hilloula du Rabbi Rachab et le début du règne du rabbi précédent, chef de notre génération. C’est donc un jour particulier dans la vie d’un chef et dans le règne de notre époque, qui commença alors et se poursuivra jusqu’à la venue du Machia’h. Celui-ci reçoit donc une élévation particulière en ce jour. (La Hilloula est le jour où l’œuvre du Tsaddik reçoit une élévation. Puis, «le soleil se lève juste après que le soleil se couche.» Un nouveau règne commence. Ce fut en l’occurrence le fils unique du Rabbi Rachab. Or le fils du roi devient roi sans recevoir l’onction. S’il est unique, aucune contestation n’est possible. Etant le successeur de tous les Rebbeïm précédents, le Rabbi poursuit donc leur règne et le fera jusqu’à la venue de Machia’h).
Il faut définir l’application du principe «le vivant se souviendra en son cœur» et comment il permet d’ajouter de la vie, (chaque année, puisqu’ «l’on s’élève dans le Sacré»). Le Rambam compare le roi au «cœur de l’assemblée d’Israël», qui renferme le sang lequel fait vivre tout le corps. (Par ailleurs, le roi est également comparé à la tête.)
« Mele’h », le roi est composé des initiales des trois mots signifiant cerveau, cœur, foie, les trois membres gouvernant l’organisme. Le cerveau dirige le corps et lui distribue la vie. Le foie est plein de sang. Mais le cœur est la vie à proprement parler qui circule dans tous les membres et revient ensuite dans ce membre. C’est donc lui, avant tout, qui fait vivre le corps. (Le cerveau accorde à chaque partie du corps la vitalité qui lui revient. En revanche, le cœur distribue à tous le même sang qui véhicule l’essence de la vie). Par ailleurs, la vie est le mouvement et le cœur bat sans cesse, à la différence du cerveau et du foie.
De même, le chef distribue la vie à tous les Juifs et, au début de son règne, sa vitalité est accrue et peut se dévoiler dans le corps matériel, (s’ajoutant ainsi au rôle qu’il joue en tant que cerveau et en tant que foie).
Ceci est encore plus souligné cette année, soixante huitième du règne du Rabbi, chiffre qui est la valeur numérique du mot ‘Haïm, la vie. (Et même le Juif le plus simple peut comprendre une valeur numérique). On sait que les trente ans du règne du Rabbi précédent se subdivisent en trois fois dix ans.
Les dix premières années se déroulèrent dans le pays que l’on sait, les dix suivantes en Pologne et les dix dernières ici même, dans l’hémisphère inférieur. (Or, dans la vie d’un homme, dix ans représentent une période indépendante).
On peut donc considérer que les deux Youd de Haïm font allusion aux deux premières périodes de dix ans et les Mem Heth aux quarante huit ans de son règne ici-même. De plus, Mem Heth a la même valeur numérique que Haïl, l’homme vigoureux. Ces chiffres sont expliqués par le Tsema’h Tseddek en particulier dans le livre « Haliko Itim », basé sur les enseignements des Rebbeim qui le précédèrent et référence de ceux des Rebbeim qui le suivirent. Chacun consultera ces sources et appliquera «donne au sage et il exercera sa sagesse». (Mais il est clair que chaque Rabbi eut un apport spécifique dans tous les domaines de la Torah, depuis l’Admour Hazaken dont le nom, Chnéor, signifie deux lumières, celle de la partie révélée et celle de la partie cachée de la Torah.
On trouve deux idées opposées dans le rapport entre le peuple et le roi. D’une part le Roi doit être séparé du peuple, qui est tenu de le craindre. Mais d’autre part, une grande proximité existe entre eux, à l’image du cœur qui irrigue tous les membres du corps. Bien plus, l’existence du Roi dépend du peuple, car, disent nos sages «il n’y a pas de roi sans peuple». (Il est clair qu’un home ne peut régner sur sa famille). Lors de son couronnement, le peuple crie «Vive le Roi !» et lui apporte ainsi la vie.
C’est en l’occurrence soixante huit ans, « Haïm, du règne du Rabbi et le peuple peut alors ajouter de la vie au Roi. En criant «vive le roi», celui-ci signifie qu’est déjà venue le moment de réaliser la promesse selon laquelle «ils se réveilleront et se réjouiront ceux qui gisent sous terre», en particulier le Rabbi précédent et David le roi Machia’h. C’est pour cela qu’il faut crier «Ad Mataï» et rapprocher effectivement la délivrance, de sorte que l’on puisse désigner du doigt le Machia’h qui rassemblera les exilés. C’est en criant «vive le roi» que l’on fera venir le Machia’h.
Machia’h est lié à chaque Juif et chacun peut donc crier «vive le roi», possède en lui une parcelle du Machia’h, de la Ye’hida générale de tout Israël. Il est donc encore plus clair qu’ «il n’est pas de roi sans peuple» s’applique également au Machia’h. Chaque Juif doit, pour l’obtenir, dévoiler la Ye’hida qu’il porte en lui.
Ce qui vient d’être dit peut être lié au début du règne du Rabbi, pendant le mois de Nissan, celui de la délivrance. C’est alors que les Juifs quittèrent l’Egypte et c’est alors qu’ils seront libérés. C’est également en Nissan que les chefs de tribu offrirent leurs sacrifices pour l’inauguration de l’autel et nous en lisons chaque jou la description dans la Torah. Ces deux éléments présagent le règne de David, lors de la délivrance. (Car le nom même de Nissan implique le comportement miraculeux, qui transcende le comportement naturel et le Roch Hodech Nissan est le «nouvel an des rois»).
Le Chef de tribu qui offrit son sacrifice le 2 Nissan est celui d’Issa’har, Netanel Ben Tsouar. Tsouar vient de Tsaar, la douleur et la douleur la plus considérable est celle de l’exil, que nous avons largement connue. Mais Ben Tsouar, ce qui nait de cette peine, sa récompense est la délivrance. C’est le sens de Netanel, qui signifie «D.ieu a donné». (C’est en effet la souffrance de l’Egypte qui fit que les Juifs soient nombreux). Celui qui donne le fait avec largesse et le Nom Divin employé ici, Kel, est le premier des treize attributs de miséricorde. La bonté divine se révèle donc et l’on obtient la délivrance véritable et complète, par notre juste Machia’h.
Nous entrons ce jour dans le 3 Nissan, jour du chef de la tribu de Zevouloun. Si Issa’har se consacre à l’étude, Zevouloun pratique le commerce, bien qu’ayant également une étude fixée.
La différence entre celui qui à l’étude pour seule occupation et celui qui n’a qu’un temps fixé pour celle-ci est celle qui existe entre la Torah du monde futur et celle de ce monde. Notre étude, à la façon de Zevouloun, à l’heure actuelle, nous conduira donc à celle du monde futur et celle de ce monde. (Bien plus, la torah actuellle est «futilité» par rapport à celle du monde futur. En l’occurrence, Zevouloun est placé avant Issa’har car ce dernier étudiait par le mérite du premier).
Une allusion, cette année, concerne l’action concrète, du fait que le 2 Nissan est le dimanche de la Paracha Tsav. Au début de celle-ci, Rachi dit «Tsav indique un empressement immédiat et pour toutes les générations». Ainsi, dès le 2 Nissan, tout de suite après Roch Hodech, en un jour d’action, le Machia’h vient de façon immédiate et avec le plus grand empressement.
Bien plus, il s’agit ici de retirer les cendres et de disposer le bois sur l’autel, auquel il faudra ensuite mettre le feu. Ainsi, ce n’est pas là le sacrifice perpétuel proprement dit, mais une préparation pour la préparation de celui-ci. L’empressement n’en est pas moins nécessaire.
Ceci est un enseignement pour chacun. Ainsi, l’empressement n’est pas indispensable uniquement pour donner de la Tseddaka mais aussi pour prendre la décision de le faire et cette qualité est également liée à la délivrance.
L’acte est essentiel. Il faut achever nos actions et demander «Ad Mataï ?». Il faut proclamer « vive le roi ! » avec le plus grand empressement et la joie la plus profonde. Nous sommes en effet en « Tisma’h » et «Haïm» années se sont écoulées depuis le début du règne du Rabbi. D.ieu se hâtera donc de dévoiler la délivrance.
En son temps, le Rabbi disait qu’il faut «faire briller les boutons». Nous le faisons depuis des dizaines d’années et ils sont maintenant brillants. Continuer à le faire diminuerait leur beauté. L’empressement appartient donc maintenant à D.ieu, qui doit dévoiler la délivrance, révéler le troisième Temple qui est déjà prêt là-haut et peut donc descendre dès nette nuit. Alors nos yeux de chair, nos âmes vêtues de corps vivront la délivrance.
A l’époque du Temple, la journée commençait et s’achevait par un sacrifice perpétuel. Actuellement, la prière remplace le sacrifice et la Tseddaka la précède. Nous donnerons donc maintenant de la Tseddaka qui rapprochera la délivrance. Le Machia’h viendra, en particulier dans cette année de Hakhel.
La délivrance sera également par le mérite des femmes vertueuses de notre génération qui ont les mêmes âmes que celles qui sont sorties d’Egypte. Tout ceci se réalisera et, au sens le plus simple, ce sera la délivrance véritable et complète, de façon immédiate.
Vive notre maître le Rabbi Roi Machia’h pour l’éternité !!!