Quand l’adversaire se mue en allié…
C’est le Rav Nir Gavriel, émissaire du Rabbi, roi Machia’h, au Quartier Florentin à Tel-Aviv, qui relate les faits suivants…
Je ne peux préciser à quel moment les faits se concrétisèrent pour devenir un problème, mais, à un moment donné, l’un des résidents de l’immeuble où j’habite décida de garer un véhicule attelé à une remorque dans le parking collectif. Le fait que cela n’ait pas été le fruit d’un accord préalable avec les autres résidents souleva la réprobation générale, et les disputes et empoignades se prolongèrent tout au long de l’année.
Je dois dire que j’étais moi-même assez monté contre lui, et un jour, alors que j’étais arrivé avant lui au parking, je garai ma voiture de telle sorte que j’obstruai l’accès à sa place. Or, quelques minutes plus tard, le voilà qui arrive et qui exige que je déplace mon véhicule, ce à quoi je réponds que je n’en ferai rien. Il s’ensuit une confrontation assez vive, que je décide de ne pas poursuivre, et, le plantant là, je monte à la maison. Je décide alors que la mesure est pleine, et que je vais immédiatement écrire au Rabbi, roi Machia’h.
La réponse que je reçois est stupéfiante: «..lui permettre de stationner». Je reste un instant hésitant, sur la façon dont je vais appliquer cette directive, puis je décide immédiatement de descendre et de libérer la place…
Lorsque j’arrive au parking, mon voisin y est encore. Je lui dis alors : «Garez-vous, je sors». Je joins le geste à la parole pendant qu’il me regarde stupéfait. Progressivement, à partir de ce moment, ma charge d’indignation à son égard commence à fondre, et je décide qu’après une telle réponse je ne me laisserai plus piéger par ce problème. Mais c’est à ‘Hanouka, cette année, que survint une circonstance qui changea tout. J’étais prêt à sortir pour les «Mivtsaïm», les campagnes d’allumage de bougies à travers toute la région, lorsque je découvris qu’un de mes pneus était à plat. Pendant que je me demande comment je vais m’y prendre, j’entends mon voisin, le propriétaire de la remorque, me crier : «Que se passe t-il? Une crevaison? J’arrive!» Je suis surpris, mais je me tais, pendant qu’il entre en action. A l’aide du matériel approprié, et après s’être retroussé les manches, nous travaillons de concert, et le dégât est vite réparé.
Une conversation cordiale s’engage, au cours de laquelle je lui parle de l’action que je vais entreprendre à l’occasion de ‘Hanouka. Il s’y intéresse et exprime le souhait de se joindre à moi, ce que j’accepte immédiatement. Et il m’accompagne chaque soir, à partir de ce jour, pour les «allumages» publics, dans tous les lieux où nous nous rendons.
Mes enfants sont également de chaque expédition, ainsi qu’un étudiant de la Yéchiva de Tsfat. Mon voisin amène aussi ses enfants, ainsi que quelques amis. Nous formons une équipe informelle, composée pour moitié de ‘Habadniks, et pour moitié de jeunes gens à l’allure tout à fait différente, mais cela ne fait que renforcer le caractère exceptionnellement respectable de l’expédition. A la faveur de notre amitié nouvelle, il ne craint plus de s’exprimer, et il me raconte par le détail ce qui l’a conduit à parquer son camion avec sa remorque dans notre immeuble. J’apprends ainsi qu’il travaille à dresser des estrades et des chapiteaux (pour les concerts et autres festivals), ce qui l’oblige à transporter chaque jour les équipements et le matériel nécessaires, et en conséquence à garder le véhicule près de chez lui. Il n’a nullement l’intention de nuire à qui que ce soit, mais n’a pas d’autre option que celle-ci. Il me confie qu’il a été impressionné par mon geste unilatéral : «Ce n’est pas quelque chose de naturel, et on l’admet difficilement», avoue t-il. Par la suite, il me fait part de son désir de nous aider lorsque nous édifierons une Yéchivah dans le quartier.
Lorsque j’ai expliqué sa position aux autres résidents de l’immeuble, ils ont commencé à le regarder de façon différente, et ont peu à peu fait faire leurs critiques. D’ailleurs, il finit par trouver une autre solution pour sa remorque, et la paix s’installa parmi nous. Je fus ainsi témoin de la façon dont le Rabbi, roi Machia’h, procède pour «transformer» l’état du monde, résolvant les antagonismes et changeant les données, d’un extrême à l’autre. (Tiré du Courrier de la Guéoula)