Il aime chaque Juif…
Les récentes élections locales en Israël ont apporté beaucoup de tensions et de pressions entre les différents secteurs. On dit que de temps en temps, lorsque la saison électorale arrive, des gens de différents secteurs qui prient toute l’année dans la même synagogue et se comportent amicalement les uns envers les autres, sont obligés de se « séparer » les uns des autres, les ashkénazes des séfarades, les hassidiques des lituaniens, jusqu’à ce que la saison électorale soit terminée, et alors les gens se souviendront à nouveau qu’ils sont en fait un seul et unique Peuple et n’ont rien l’un contre l’autre…
La ville de Tsfat a également connu des campagnes houleuses avant les élections. Des panneaux d’affichage portaient des banderoles, des bus circulaient et transportaient des publicités, et sous chaque arbre frais était accroché un autre panneau appelant chacun à choisir le bon candidat qui réussira à faire avancer la ville dans les années à venir.
Le Rav Yossi Kakon est le candidat que toute la Communauté pratiquante de la ville a décidé de soutenir pour le poste de maire. À l’approche du jour de l’élection, la pression et le travail en mode « marathon » dans ses bureaux de campagne se sont intensifiés. Mais avec toute la grande pression des tâches, Rav Yossi savait qu’il y avait quelque chose qu’il devait faire à temps : écrire au Rabbi de Loubavitch Roi Machia’h Chlita et lui demander sa bénédiction pour réussir. Une telle bénédiction – de nombreuses personnalités publiques en Israël le savent déjà – a le pouvoir de signaler le candidat qui gagnera la bataille !
Le Rav Yossi Kakon savait où trouver les volumes de Iguerot Kodech, et il s’est installé pour écrire sa demande de bénédiction et pour réussir à atteindre le poste tant convoité à la mairie. La réponse étonnante qu’il reçut parut dans le vol. 18, lettre n°6773 : « Vous me dites, à la fin de votre lettre, que la tension croît au fur et à mesure que s’approchent les élections. Or, vous n’exprimez même pas un mot de regret à propos d’une situation aussi regrettable, ce qui la rend d’autant plus douloureuse. Non seulement ces dissensions sont pénibles, mais, en outre, elles pourraient empirer, comme vous le dites. Pour autant, vous considérez tout cela avec indifférence, comme s’il s’agissait d’un phénomène naturel.
Nous venons de vivre la fête de Pourim, lorsque Haman voulut détruire tous les Juifs, sans faire aucune distinction. Et, la réaction de ces Juifs fut à la mesure de cette volonté, puisqu’il est dit : « Va, rassemble tous les Juifs », sans différence entre eux, avec, en guise de signe de ralliement, la déclaration : « Jeûnez pour moi », un appel à revenir vers D.ieu d’un cœur entier. Bien, plus, il y a eu, également en notre génération, un décret de Haman, qui entendait exterminer tous les Juifs, encore une fois sans faire de distinction entre eux. Puisse donc D.ieu faire que l’on assiste à des réunions de tous les Juifs avec pour objectif de s’attacher à D.ieu, comme ce fut le cas, à l’époque de Morde’haï et d’Esther… Avec mes respects et ma bénédiction, ».
Rabbi Yossi resta stupéfait. La réponse était extrêmement précise surtout à son égard : à l’époque, environ deux semaines avant l’élection, les campagnes courraient vers la dernière ligne droite en vue de la décision et du vote qui donnerait le nom du maire sortant. Les cerveaux de sa campagne pensaient ces jours-ci à publier un prospectus condamnant l’un des autres candidats, afin de souligner davantage à quel point le Rav Yossi était le plus digne candidat à la mairie – une méthode bien connue et simple d’assimilation des messages que presque aucun des activistes de cette campagne n’avait noté au sujet du caractère problématique de cette méthode (le contraire de l’amour de son prochain)… Mais le Prince de la génération, le Rabbi Chlita Mele’h Machia’h, aime le Juif, il aime Israël ! Et chaque ajout à la division et à la haine infondée entre les Juifs le touche profondément. D’autant plus que l’on sait que c’est grâce à l’amour inconditionnel entre juifs que le Temple sera construit…
La campagne était prête, les prospectus étaient déjà imprimés. Mais à la suite de la réponse qu’il avait reçue, Rabbi Yossi a ordonné à ses partisans de mettre de côté toute cette partie de la campagne… Les publicités passèrent directement de l’imprimerie à la poubelle…
Désormais, la campagne s’est concentrée sur la méthode « moins réussie » consistant à ne transmettre que des messages positifs. Mais le système a réussi, et à la fin du dépouillement des votes, les résultats sont tombés : Rav Yossi Kakon est aujourd’hui le Maire de la ville de Tsfat. Merci Hachem et merci au Rabbi Chlita Roi Machia’h qui aime chaque Juif… (Traduit de la Si’hat HaGuéoula n°1494 en hébreu par l’équipe du Point sur la Guéoula)