Le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h m’a sauvé la vie deux fois…
27 Sivan 5775 (juin 2015). Le Rav Zalman Farkash, (guide spirituel à la Yechiva ‘Habad de Buenos Aires en Argentine) s’est rendu par voie aérienne au mariage de sa nièce, qui s’est tenu à Seattle à Washington. Comme tout bon ‘hassid qui se trouvait a proximité, il trouva l’occasion de se rendre à Brooklyn, New-York chez le Rabbi de Loubavitch Chlita, Roi Machia’h. Hormis son projet personnel – d’être chez le Rabbi – il avait une autre mission. Un de ses amis, avait reçu des médecins la nouvelle que son épouse et lui-même, ne pourront jamais avoir d’enfants…
Dans leur malheur, ils avaient pensé à la possibilité d’adopter un enfant, ils étaient face à un dilemme. D’une part ils voulaient un enfant Juif né dans la pureté, mais la réalité avait prouvé qu’il s’agissait d’un but presque impossible à obtenir. Sans autre choix, le couple envisageait d’adopter un enfant non-Juif, de le convertir et de l’éduquer en tant que Juif.
Le Rav Farkash tenta de consulter des Rabbins décisionnaires. Compulsa des lettres du Rabbi à ce sujet. Demanda conseil auprès d’amis qui connaissaient le sujet et l’avis du Rabbi sur le sujet. Néanmoins il n’arriva à aucune opinion concluante du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h sur ce cas précis.
Et c’est à ce point que l’histoire du Rav Farkash rencontre notre récit principal, celui de Herchel. Herchel Finkelman se rendait dans une synagogue afin de prononcer le Kaddish pour le dernier jour de l’année de deuil de son père (le Rav Sim’ha Bounim Finkelman qui avait survécu à la Shoa). Son fils, Herchel tentait d’organiser un Minyane de dix hommes afin de pouvoir prononcer le Kaddish. Et c’est à ce moment-là que le Rav Zalman Farkash passait dans la rue… Herchel l’accosta et lui demanda de se joindre et compléter le Minyane, alors qu’il expliqua que c’était le dernier jour pour le Kaddish de son père. Le Rav Farkash, fut ému à l’extrême, et entra pour accomplir cet acte de bonté envers le défunt.
L’engagement immédiat du Rav Farkash avait touché le cœur de Herchel. A la fin de la prière, il s’est tourné vers lui pour le remercier. Comme signe de gratitude, il voulait lui montrer quelque chose qui lui ferait vraiment plaisir. « Je voudrais vous montrer quelque chose » dit Herchel au Rav Zalman et tout en parlant, celui-ci sortit de son sac de Tefilines une lettre originale du Rabbi qui répondait à son père, au Rav Sim’ha Bounim. La lettre était datée du 17 Iyar 5718-1958.
Le Rav Farkash était complètement retourné de tenir entre ses mains une lettre originale du Rabbi, c’était une lettre dont il n’avait pas connaissance. La surprise dont le Rav Farkash fit preuve au fur et à mesure qu’il lisait étonna même Finkelman.
« En réponse à votre lettre du 6 mai dans laquelle vous écrivez au sujet de l’adoption d’une fille venant d’une école de filles non-Juive en se reposant sur le fait qu’on la fera convertir par un Tribunal Rabbinique. Que D.ieu nous préserve de penser à une telle chose… Mais s’il a été fermement décidé par son épouse qui aura longue vie et lui-même d’adopter un enfant, cela doit être d’un mari et d’une femme Juifs qui ont donné naissance dans la Cacheroute. Avec l’effort qui convient il semblerait que c’est chose envisageable surtout en Afrique du Nord chez nos frères Séfarades. Tous sont des Juifs craignant D.ieu et Bli Aïne HaRa, ce sont en général des familles nombreuses dont la situation financière est difficile ».
Les mains du Rav Farkash tremblaient d’excitation. Il n’en croyait pas ses yeux. La question qui le préoccupait venait à lui par un extraordinaire effet de la Providence Divine. Il n’y avait aucune logique dans toute cette histoire. Il ne s’attendait pas à une réponse aussi claire et limpide. Il dit tout doucement, comme pour lui-même : « C’est un miracle, un vrai miracle ! », il était stupéfait.
Nous poursuivons notre récit avec son héros, Herchel Finkelman… Le dernier jour des sept jours de deuil du Rav Sim’ha Bounim, un Juif âgé de 98 ans s’est présenté afin de consoler Herchel. Il a raconté tout l’enchaînement des événements qui entraîna son père à l’adopter.
« Ton père s’est tourné vers le célèbre décisionnaire, le Rav Moché Feinstein afin de savoir, selon la Loi Juive, comment se comporter dans un cas d’adoption. Mais le Rav Moché Feinstein dirigea ton père vers le Rabbi de Loubavitch ».
Le début des entretiens avec le Rabbi commença avec cette réponse du 17 Iyar 5718-1958… Herchel poursuivit : « Le Rabbi fut l’artisan de l’adoption de ma sœur et moi », sa voix s’étrangla quelque peu et une larme coula sur son visage. « Je me demande où j’aurai été sans le Rabbi. Où !? Le Rabbi m’a accompagné sur tous les chemins de la vie, même quand je n’en savais rien. Le Rabbi avait tout vu de ma vie. Il avait accompagné mes parents dans toutes leurs pérégrinations. Le Rabbi fut réellement un bon père pour le bon père et la bonne mère que j’avais mérité.
Après que mon père eut reçu la première lettre du Rabbi Chlita, il s’invita lui-même à une Yé’hidout (entretien privé) avec le Rabbi. Lorsqu’il est entré dans le Saint des saints, dans le bureau du Rabbi, il a ressenti qu’il était devant une radiographie aux rayons X. Il a ressenti que le Rabbi voyait toute sa vie en un seul instant…
Puis le Rabbi est rentré immédiatement dans le vif du sujet, celui de l’adoption. Il lui a dit : « Je vais vous trouver des enfants Juifs issus d’une famille Cachère et pure. Êtes-vous prêt à accomplir tout ce que je vais vous demander ? ». Mon père était assez intelligent pour comprendre que quelque chose qui le dépassait allait arriver sous ses yeux. Il a déclaré au Rabbi : « De tout mon cœur ». Le Rabbi lui a répondu : « Yechouot VeNe’hamot (Délivrances et consolations) ».
Dès cet instant le Rabbi a pris mon père par la main et s’est occupé de tout, pendant tout le chemin. Il se trouve que le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h a mis en action tous ses émissaires au Maroc afin de localiser des familles Juives Cachères et pures qui respectaient la pureté familiale. Mais pour des raisons qui nous restèrent inconnues, ils ne pouvaient éduquer leurs enfants.
De plus pour accomplir la Mitsva positive d’avoir des enfants, le Rabbi eut même pour soucis d’adopter un garçon et une fille, comme s’ils avaient eux-mêmes accompli cette Mitsva. La demande du Rabbi fut adressée, en priorité, à son émissaire au Maroc, le Rav Matusoff. En fait ce n’était pas une demande mais plutôt un ordre… Au bout de deux semaines, le Rav ‘Hadakov, secrétaire du Rabbi, contacta le Rav Sim’ha Bounim. Il lui dit : « Le Rabbi vous a acheté un billet. Vous avez un départ par bateau à telle date à destination du Maroc. Sur place, vous pourrez adopter un garçon et une fille Juifs, saints et purs ». Le Rav ‘Hadakov, rajouta pour le tranquilliser : « Vous ne devez vous soucier de rien. Ni où vous aller résider pour le Chabbat. Ni de la Cacherout des aliments. Le Rabbi a tout organisé et vous serez attendu et un émissaire vous assistera en tout vos besoins ».
Herchel a raconté quelque chose d’extraordinaire : « Lorsque j’eus douze ans, j’ai découvert « en passant » que j’étais un enfant adopté. Cette chose a éveillé en moi une phénoménale tempête émotionnelle, qui s’est concrétisée en crise et en révolte. J’ai quitté le foyer familial, j’ai abandonné la voie du Judaïsme… Puis je me suis dégradé au point de mépriser la voie de la Torah. Ensuite, j’ai recouvert mon corps de tatouages, les pires que pouvaient produire nos ennemis. Et ceci s’est poursuivi jusqu’à l’âge de quarante ans…
Et puis, finalement, eu lieu le grand changement, je dirais même la grande révolution. Un jour, alors que je me suis installé avec ma sœur, Malka Guittel, dans la cave de la maison de mes parents et on a fait du rangement. On a trouvé une boite à chaussures remplie de la correspondance secrète entre mon père et le Rabbi, et des parents entre eux. C’était la correspondance qui dévoilait le grand secret. Les lettres qui révélaient le lien indéfectible entre le Rabbi et notre famille. D’un coup, nous prenions connaissance des secrets de notre adoption. Nous avions enfin réalisé que nous étions nés au Maroc… Que c’est le Rabbi de Loubavitch qui s’est occupé de mon père et ma mère chéris qui nous ont éduqués pendant tout ce temps… ».
Puis une grande honte emplit soudain le cœur de Herchel. En une minute il est arrivé à une décision : De quitter cette voie nuisible et de retourner sur les pas de ses pères. Il a recommencé à garder le Chabbat, la Cacheroute, les Téfilines et les fêtes. Il a fait pousser sa barbe et ses Péot. Et simultanément devint le gardien jaloux de la Mitsva du respect des parents.
« La lettre du Rabbi m’a sauvé la vie par deux fois », dit Herchel avec émotion. « La première fois lorsque je suis né physiquement, et la seconde fois, lorsque je suis né spirituellement… C’est grâce à cette lettre que je suis revenu à la Techouva ».
Son père, le Rav Sim’ha Bounim, a tout de même pu constater de la chose de son vivant.
« J’en appelle ici à tous les parents du monde entier », conclut Herchel, les yeux pleins de larmes, son émouvant récit. « Même si vos propres enfants vous rendent la vie amère, même s’ils en arrivent à se faire à eux-mêmes des choses qui ne se font pas. Et même s’ils hurlent et rejettent tout de toutes leurs forces : Montrez-leur que vous les aimez… Apprenez cela de mon père, et continuez à les aimer… Prouvez-leur… Ne les laissez pas tomber ! Apprenez de notre Père qui est dans les Cieux, car Il nous aime et nous pardonne malgré tout. Apprenez cela du Rabbi Chlita – qui aime Israël – qui est concerné par chaque enfant Juif, car votre enfant, c’est son enfant… Ye’hi Adoneinou Morénou VeRabbénou Méle’h HaMachia’h Leolam Vaèd !
(Tiré et traduit du magazine Beit Machia’h par l’équipe de LPSG)