Une histoire dans une histoire pour une victoire
J’ai eu beaucoup de difficultés à écrire cette histoire parce qu’une foule de détails entourent les faits. En fait, je l’ai raconté, au moins une bonne vingtaine de fois à qui voulait bien l’entendre, famille, amis et pendant les réunions ‘hassidiques. Au point où je me demandais si je ne l’avais pas déjà publié. Mais finalement j’ai fait une recherche et je ne l’ai pas publiée. Alors pour le journal de cette semaine, j’ai fait un effort et voilà ce qui est arrivé pendant cet été. Au début du mois de Tamouz.
Comme chaque semaine, nous allons avec mon épouse Menou’ha Ra’hel, visiter les malades à l’hôpital Chaaréi Tseddek de Jérusalem. Menou’ha étudie au séminaire Or ‘Haya et l’un des Rabbanim qui y enseigne, est le Rav Zalman Notik. Pendant cette période, il était souffrant et occupait une chambre au septième étage. Pendant notre tournée, nous avons eu l’idée de le visiter, lui aussi. Or pour chaque personne, nous notions son prénom et le nom de sa mère sur une feuille blanche et le soir, de retour à notre domicile, je plaçais les feuilles dans un volume des Igueroth Kodech. Mais cette fois-ci il y avait le nom du Rav Notik qui figurait sur l’une des pages.
En ouvrant le livre j’eus la surprise de voir une lettre qui s’adressait aux Comité de l’Hôpital Chaaréi Tseddek à Jérusalem. Le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h demandait, de participer à la fête de fin d’année à l’hôpital.
La semaine suivante, nous retournions sur place et je courus informer le Rav Notik de la réponse du Rabbi. Celui-ci me demanda de me renseigner au secrétariat si véritablement, il y avait un événement de fin d’année et à quelle date. Après notre visite hebdomadaire, nous descendîmes au secrétariat pour nous renseigner. En effet, on nous répondit qu’il y avait une fête prévue, mais qu’elle n’en avait pas encore la date.
Deux semaines plus tard, on entra dans l’hôpital et la secrétaire m’annonça qu’il y avait une date. Il s’agissait du vendredi 22 Mena’hem-Av (23 août 2019) à 10h00. Je montai au septième étage pour l’annoncer au Rav Notik, mais l’on m’informa qu’il était sorti grâce à D.ieu… En rentrant à la maison, je me dis que je ne pensais pas y aller tout seul et que le vendredi est le jour où je fais Mivtsaïm (pose de Téfilines et distribution de feuillets de Torah) à la sortie du supermarché Rami Lévi. Donc j’oubliai toute cette histoire.
Arriva le vendredi en question et j’avais (sans en être conscient) installé une sorte de petit réveil-matin qui sonna dans ma tête. En sortant de la Téfila, je m’aperçus qu’il était déjà midi. J’étais déjà en route pour Rami Lévi quand soudain je me demandai s’il ne valait pas mieux aller à la fête de Chaarei Tseddek. N’ayant pas de Iguerot Kodech sur moi, j’ouvris le ‘Hitat, et dans le ‘Houmach (le Pentateuque), je vis en haut à droite le premier verset : « Et les égyptiens sauront que Je suis l’Eternel… ». Pour moi, il était clair qu’il devait y avoir une action d’éclat à l’hôpital. Il était déjà tard mais je pris le tramway en direction de Chaaréi Tseddek. Il est vrai que je n’avais pas de stand, que je n’étais pas attendu, que je ne connaissais personne à cet événement mais D.ieu me viendrait en aide, il n’y avait pas le choix.
Et en effet, je descendais rapidement vers le chapiteau monté pour l’occasion et pris la direction des stands. Sur le premier de tous les stands se trouvait mon ami le Rav Yaacov Slonim, le Chalia’h de Guivat Morde’haï (quartier proche de Chaarei Tseddek). Il m’accueillit avec grande joie, m’expliquant qu’il devait partir en urgence et que je devais absolument prendre son stand pour faire Mivtsaïm jusqu’à 14h30.
Impeccable.
Il me donna des bougies de Chabbat à distribuer et des fascicules sur l’achat d’une lettre dans le Sefer Torah. Cela faisait bien longtemps que je ne m’était occupé de cette grande Mitsva et j’enflammai les cœurs autour de moi si bien que ceux qui prirent mes prospectus s’engagèrent à faire signer toute leur famille et leurs amis.
A ce moment, je me demandai si j’allais avoir au moins un client pour mettre les Téfilines car les présents étaient plutôt religieux. A peine avais-je terminé ma petite réflexion, que deux étudiants en Yéchiva (Séfarade) engagèrent avec moi une discussion sur la particularité des Téfilines ‘Habad. L’un des deux qui avait évoqué le sujet, un certain Avraham, conclut : « Bon, et bien allons-y » sur ce, il releva sa manche et mit les Tefilines tout simplement.
Pendant ce temps, je parlai à l’autre Ba’hour Yechiva, Chlomo et lui demandais dans quelle Yéchiva il étudiait. Il dit : « à la rentrée j’étudierai avec l’aide de D.ieu à la Yéchiva Ist’hak Yéranène ». Je répliquai : « du Rav ‘Haïm Its’hak Berda, à Ashkélon ? », « exactement ! Mais comment connaissez-vous cette Yéchiva ? ».
Immédiatement je tirai de mon sac l’hebdomadaire « Vive le Roi Machia’h Maintenant », le dernière en date, où se trouvait l’histoire du Rav Berda. Je la lui retraduis du français à l’hébreu : « C’est une histoire qu’a racontée le Rav Ariel Malka, alors qu’il était invité dans une Synagogue de Bat-Yam et en voici le contenu : « Il y a un an de cela à peu près, le Rabbi s’est dévoilé en rêve, au Rav Its’hak Berda d’Ashkélon. Le Rav ‘Haïm Its’hak Berda est un Kabbaliste célèbre, un décisionnaire en matière de Hala’ha, écrivain en lois rabbiniques et il se tient à la tête des institutions « Its’hak Yéranène » à Ashkélon. Dans le récit de ce rêve, il vit le Rabbi qui lui demanda : « Demain, vous vous procurerez une paire de Téfilines de qualité supérieure, toute neuve, et vous les offrirez à un jeune homme dont le nom de famille est « Peretz ». Il en a besoin ».
Le Rav Berda se réveilla et a tout de suite compris que ce rêve était bien concret. Avec une grande émotion, il commanda à son Sofer (scribe) des Téfilines de grande qualité. Le Sofer s’activa à son ouvrage et peu de temps après, les Téfilines étaient déjà prêtes. Cependant, une question était restée en suspens. Qui est donc ce jeune homme répondant au patronyme de « Peretz » ? Grâce à D.ieu, il y a de nombreuses familles Peretz à Ashkélon (qu’elles soient encore plus nombreuses) apparaissant dans l’annuaire téléphonique, « comment puis-je le retrouver ? », pensa t-il. Sans autre choix, il prit son courage à deux mains, et entrepris de rechercher ce jeune homme, par le moyen le plus direct et le plus simple, frapper aux portes des familles Peretz.
Cette mission était loin d’être facile. Dans nombre de foyers, certains ne comprenaient pas ce que cet honorable Rabbin pouvait bien vouloir dire : « Y a t-il chez vous un jeune homme qui a besoin de Téfilines? » demandait-il. Puis il poursuivait ses recherches, montant escaliers ou parfois (avec plus de chance) en ascenseur, sans baisser les bras…
Un beau matin, il frappa à la porte d’une certaine famille Peretz. Un jeune homme lui ouvrit et en voyant le Rav Berda dans l’entrée, il pâlit et en un rien de temps il s’évanouit juste là, aux pieds du Rav Its’hak…
« Que se passe t-il ?! » demandèrent avec affolement les parents du jeune homme. C’est alors que le Rav leur dévoila l’extraordinaire histoire se cachant derrière cette visite matinale. Il leur montra pour preuve de ses dires, les Téfilines toutes neuves qu’il tenait dans ses mains.
Le jeune Peretz, qui entre temps s’était remis de ses émotions, de son côté, raconta ce qu’il avait, lui, rêvé la nuit passée : « J’ai fait un rêve dans lequel m’apparaissait le Rabbi de Loubavitch . Celui-ci m’annonça qu’il m’enverrait une paire de Téfilines de qualité. C’est pour cela que lorsque j’ai vu le Rav à la porte de la maison le lendemain matin, j’ai subi un véritable choc… Car, dans mon rêve, on m’a aussi montré ce Rav m’apportant les Téfilines ».
Quand j’eus terminé mon récit, le jeune Chlomo retourné par cette histoire vit sur le stand des cartes en langue arabe et je lui expliquai qu’il s’agissait des Sept Lois de Noé. Il trouva le concept très puissant et en prit une quantité non-négligeable afin de les diffuser pour dévoiler la Guéoula immédiatement. (GB)