Le célèbre discours qui changea la face du monde
Jeudi soir 27 Nissan 5751-1991, au 770. Après la prière du soir, le Rabbi indique qu’il va parler, et, en quelques instants, on installe son pupitre et le micro. Au début de cette allocution, il semble à tous qu’il s’agit d’une allocution sur le ton habituel, portant sur le moment que l’on traverse et d’autres considérations semblables…
Mais après quelques minutes, le ton change, ainsi que l’accent avec lequel les paroles sont prononcées : « Sans considérer tout ces sujets (tout ce qui vient d’être accompli), on n’a pas encore concrétisé la venue de Machia’h Tsidekénou dans la réalité tangible, et c’est quelque chose de tout à fait incompréhensible… Encore plus étonnant est le fait que sont réunis ici des dizaines de Juifs, et qui n’excluent pas que Machia’h ne vienne pas aujourd’hui, ni demain, ni même après-demain (que D.ieu nous en préserve). Or, s’ils l’avaient demandé avec sincérité, et non sur ordre, Machia’h serait venu depuis longtemps…Que puis-je faire de plus ?… On se trouve dans un exil intérieur profond, sur le plan du service de D.ieu…
J’ai fait, quant à moi, ce qu’il m’incombait de faire, aussi, désormais je vous remets l’affaire en mains : faites tout ce qui est en votre pouvoir, de la manière dont les «lumières de Tohou» se placent dans les «réceptacles de Tikoun», pour concrétiser la venue de Machia’h Tsidekénou.
Et qu’il soit de la Volonté Divine qu’en fin de compte, se trouvent dix Juifs qui s’entêtent sur ce sujet, car «c’est un peuple obstiné» (en tant que qualité positive), et cela contribuera à ce qu’ils fassent venir la Délivrance complète dans la réalité tangible. J’ai fait, quant à moi, ma part, et dorénavant je vous transmets l’affaire : «Faites tout ce que vous pouvez pour amener notre légitime Machia’h dans la réalité concrète».
Le Choc
Tous guettaient avec appréhension la réunion hebdomadaire («Farbrenguen») du Chabbat suivant, au cours duquel ils allaient, selon toute évidence, entendre du Rabbi d’autres propos sur ce sujet brûlant. En même temps, ils comptaient les heures et les minutes, à cause des paroles du Rabbi, dans lesquelles il s’étonnait de ce que «voilà réunis des dizaines de Juifs et ils n’excluent pas que Machia’h ne vienne pas, ni même demain, ni même après-demain, que D.ieu en préserve». Tous comprenaient que cela dépendait de nous, et que chaque minute qui passait exigeait que l’on fasse quelque chose. Dix huit heures étaient ainsi passées depuis l’allocution (qui avait été prononcée jeudi soir) et Machia’h n’était toujours pas venu…
Accepter la Royauté
Le Rav Na’hman Shapira raconte : « Cela s’apparentait à un ébranlement profond, le public avait perdu ses repères. Le «770» était rempli d’une foule dense, au sein de laquelle on distinguait des Machpiyim (guides spiriuels), des militants responsables de communautés, et chacun donnait son avis, exprimait ses sentiments, proposant diverses formes d’actions qui lui semblaient appropriées.
Je me souviens en particulier des paroles d’un Machpiya nommé Chalom-Ber Ganzburg, qui avait émis une réflexion très pertinente : « Le Rabbi déclare que nous devons faire notre part, car il a déjà accompli la sienne… Or, que pouvons-nous faire, après toutes ces années, et surtout après tout ce que le Rabbi a accompli ? Qu’est-il en notre pouvoir de faire, que le Rabbi ne puisse pas faire ? Une seule chose est à nous : « accepter et proclamer sa royauté… ». C’est le seul sujet que le roi ne puisse pas lui-même accomplir, et seul le peuple doit prendre sur lui son autorité royale »