Le Point sur la Guéoula : Le’haïm, Le’haïm ! Rav Pin’has, racontez-nous votre découverte du mouvement Loubavitch et plus particulièrement du Rabbi.
Rav Pin’has Pachter : Le’haïm ! Je suis un enfant de Paris. J’ai grandi dans le Paris de l’après-guerre. J’ai fait des études classiques, aussi bien dans le profane que dans le Judaïsme. Après avoir suivi le cursus scolaire de l’école Yavné, qui venait tout juste d’ouvrir ses portes, j’y ai passé mon bac. Puis j’ai suivi les cours de la seule Yéchiva à Paris, la « Yéchiva Urbaine », située rue Cadet. Elle était dirigée par le Rav Elie Munk. J’ai eu comme maîtres le Rav Yaacov Kohn (devenu par la suite Roch Collel à Marseille), le Rav Aharon Weistheim, qui venait d’arriver d’Angleterre, le docteur Charles Merzbach…
Par la suite, j’ai fait la connaissance d’un ‘hassid, un homme extraordinaire, qui venait d’arriver de la Terre d’Israël, un certain Rav Tsvi Leïb Lewin. C’était un homme plein de chaleur, dont la tradition ancestrale venait de la ville de Nével (dans la région de Pskov en Russie), une célèbre ville qui a donné des génération de ‘hassidei ‘Habad. Il avait servi le Rabbi, roi Machia’h, au Maroc, il avait aidé à fonder Kfar ‘Habad et il est venu à Paris pour être ‘Hazan et Cho’het. Il m’a initié aux coutumes ‘Habad et m’a présenté à ses amis qui venaient d’emménager à Aubervilliers, où vivaient à l’époque une quinzaine de familles de ‘hassidim.
Puis, j’ai connu la Yéchiva de Brunoy, j’ai commencé à y suivre les cours. Je me suis marié. Et j’ai connu celui qui allait devenir mon maître, le Rav Leib Edelmann. J’ai étudié chez lui pendant dix ans. Il était le beau-père du Rav Hillel Pewzner, et avait lui-même étudié à la première Yéchiva Tom’heï Tmimim, fondée par le Rabbi Chalom Dov Ber de Loubavitch. J’y eus le privilège d’entendre, en première main, des enseignements et des témoignages, puisés aux sources de la ‘Hassidout.
Parallèlement, j’avais ouvert « le Groupe de Jeunesse ‘Habad » de la rue Duc (Paris 18eme), dans une synagogue qui avait été fondée par mon arrière grand-père, et où mon grand-père priait avant sa déportation. J’ai redonné vie à cet endroit, qui était en train de péricliter, sur les directives du Rabbi, roi Machia’h. De nombreux jeunes de cette époque (les années 60-70) y venaient suivre les cours, assoiffés qu’ils étaient de vérité, et en quelques années, ce quartier connut une véritable renaissance, car les jeunes couples qui y fondaient leur foyer décidaient de venir s’y installer. Cette floraison attira assez vite d’autres responsables, qui envisagèrent à ce moment d’y ouvrir des écoles, une implantation qui subsiste encore aujourd’hui !
LPSG : Vous avez vécu de grands moments dans vos rencontres avec le Rabbi Chlita Mele’h HaMachia’h. Voulez-vous partager avec nous quelques uns de ces moments d’exception ?
RP : Mon premier voyage chez le Rabbi a eu lieu en 1966-5726. Mes maîtres m’avaient parlé du Rabbi, mais je n’avais pas encore réellement conscience (malgré l’étude de ses enseignements) de sa dimension de Machia’h de notre génération.
Je voyageais par la suite régulièrement avec des groupes chez le Rabbi, alors qu’il me donnait conseils et bénédictions pour gérer cette Communauté de la manière la plus adéquate. Il m’a aussi demandé de faire plus de publicité.
Au tout début de ma mission, le Rabbi m’a conseillé de donner des conférences, en particulier, un cycle de conférences qu’on m’avait proposé au Centre Communautaire du Boulevard Poissonnière, un Centre au cœur des événements. C’est là qu’avait enseigné Manitou (le Rav Léon Achkénazi), avant de monter en Eretz Israël… Avant de partir, il m’avait dit : « Je laisse le Centre entre de bonnes mains ».
Le directeur, M. Elalouf, m’a durant tout ce temps, été d’un précieux concours. Le Rabbi m’avait dit, lors d’une audience privée: « Vous aurez un grand, un extraordinaire succès ». Et en effet, pendant 25 ans, de novembre 1968 à Juin 1993, il y avait « la Conférence » du mercredi soir. Le Rabbi m’avait demandé de parler en développant et en approfondissant tous les thèmes de la vie juive, de manière simple, profonde et également ésotérique… Et pendant 25 ans, la salle ne désemplissait pas, puisqu’il s’y trouvait chaque semaine entre 80 et 120 personnes.
LPSG : Vous avez travaillé avec le Rav Chmouël Azimov, comment cela a t-il commencé ?
RP : A cette époque le groupe ‘Habad de la rue Duc a fusionné avec celui du Rav Azimov, qui étudiait à l’époque à la Yéchiva de Brunoy, et s’occupait, lui aussi, de jeunes qu’il rapprochait de la Torah et des Mitsvoth. Puis en 1972-5732, il y a eu une scission dans le groupe, et le Rav Azimov a commencé à travailler de son côté. Tout cela s’est passé avec l’accord du Rabbi qui m’a demandé (ainsi que par une directive écrite) de fonder quelque chose de distinct.
C’est donc à ce moment que j’ai formé le Centre d’Etude « Hadar HaTorah » à la rue Duc. Un centre informel d’étude pour les jeunes qui avaient fait des études poussées, pour d’autres qui n’avaient pas suivi le cursus classique. On pouvait y rencontrer des jeunes de tous bords, certains avaient eu contact avec la drogue, d’autres venaient du mouvement hippie.
Il y avait aussi ceux qui cherchaient simplement à enrichir leur connaissance du Judaïsme. Il y avait même des professeurs d’université. Aujourd’hui, un bon pourcentage des cadres du mouvement Beth-Loubavitch sont des anciens du groupe de la rue Duc…
J’ai eu le privilège de lancer le premier Tank des Mitsvoth dans les rues de Paris, la première Soucca-mobile (lors de la fête de Souccot). J’ai lancé des cours à Paris, ainsi qu’en banlieue. Il y avait aussi des séminaires d’été… les premiers en France. J’ai reçu en tout cinquante lettres personnelles et communautaires de la main du Rabbi, roi Machia’h.
Des groupes de plus de cinquante personnes partaient avec moi chez le Rabbi, et je parvenais toujours à les placer dans les familles locales. Lorsque nous repartions, le Rabbi nous accompagnait, nous demandait de danser devant le 770, il nous disait « au-revoir », et se réjouissait de nous voir. Il nous accompagnait même sur une petite distance de trottoir, pendant que démarrait le bus qui devait nous emmener à l’aéroport.
En 1976, j’ai eu une Yé’hidout, un entretien privé, qui a duré cinquante cinq minutes. Le Rabbi m’a dit : « vous devez savoir que, non seulement Loubavitch n’est pas jaloux de la concurrence, mais que Loubavitch souhaite être copié et imité. C’est vrai que nous avons lancé les « Mivtsaïm (Campagnes des Mitsvoth) », mais vous verrez que tout le monde va se mettre à faire des Mivtsaïm. Vous allez voir que le Consistoire va faire des Mivtsaïm. Vous allez voir que Rav Chouchena va faire des Mivtsaïm. Vous verrez que Rav Rottenberg et Rav Guggenheim vont faire des Mivtsaïm. Ne vous inquiétez pas, car le mouvement est lancé. Et c’est cela que nous souhaitons ».
Alors, quand il y avait des réunions ‘hassidiques (des Farbrenguens), des fêtes publiques, j’invitais le Rav Rottenberg (le Rouv), ainsi que d’autres Rabbanim orthodoxes. J’étais aussi en rapport avec le Rav Frankforter, et le regretté Rabbin Gottlieb, qui avaient étudié avec moi dans notre jeunesse.
Le Rav Rottenberg m’avait confié un jour qu’’il avait eu son ordination rabbinique, grâce au fait qu’il avait étudié le Choul’han-Arou’h (code de lois Juif) de l’Admour Hazaken (le fondateur de ‘Habad).
LPSG : Quels sont vos souvenirs de la Marseillaise transformée, puis de la France transformée ?
RP : En 1974-5734, le Rabbi a lancé le chant-poème de « Haaderet Vehaémouna » sur l’air de la Marseillaise, l’hymne de la France. On connaît la raison pour laquelle il a lancé ce chant, puisqu’il l’expliqua lui-même : pour annuler toutes les forces d’opposition au Judaïsme qui étaient actives dans ce pays depuis la Révolution.
On sait que l’esprit de cette révolution était, profondément, une révolte contre D.ieu. La philosophie française avait déjà fait son travail d’expulsion du Divin de la pensée humaine. Donc, lorsque je suis arrivé à Pourim avec mon groupe au 770, le Rabbi m’a demandé de chanter « Haadéret Vehaémouna » sur l’air de la Marseillaise. Depuis le début du travail de ‘Habad en France, à l’époque des premiers Rabbis de ‘Habad, la France a été transformée. Aujourd’hui, elle n’est plus ce qu’elle était, car le meilleur des forces positives de la France a été élevé vers la Sainteté et transféré à ‘Habad.
Il ne faut pas oublier que la France, à mon époque, sortait de la Choah. La collaboration parfois passive, et souvent active des Français pendant l’Occupation allemande, avait fait de la France un terrain où s’était ancré l’antisémitisme. Alors, quand les Français ont vu arriver un Judaïsme sans complexes, ils ont dû accepter ce mouvement de masse, bon gré, mal gré. Et nous, nous avions la rue pour nous…Puis, lorsque les Juifs d’Afrique du Nord sont arrivés, eux qui n’avaient pas subi le joug français de l’antisémitisme, et qu’ils ont assisté à l’essor du groupe ‘Habad, ils ont immédiatement adhéré à cette force dynamique et positive, musclée et joyeuse.
LPSG : Quels sont vos livres, publications, cours, conférences, en bref, décrivez nous quelles sont, et quelles ont été, vos principales activités pour le public francophone ?
RP : J’ai effectivement rédigé et publié un certain nombre d’ouvrages, livres, livrets, et fascicules. Il y a même eu un magazine en 1981 portant le nom de « Torah Contact ». Il y avait des fascicules intitulés: « Un enseignement pour la semaine » basés sur les allocutions du Rabbi. Je distribuais ces brochures dans tout Paris et en banlieue. J’avais même des détracteurs. Or, le Rabbi conservait ce fascicule (j’ai reçu, à ce propos, une bénédiction écrite) et il le distribuait à ces mêmes détracteurs, lorsqu’ils lui rendaient visite…
Plusieurs livres sont en préparation. Il y a le Courrier de la Guéoula « l’hebdomadaire qui remet les pendules à l’heure », qui est diffusé depuis vingt-trois ans. Je viens de publier la traduction du « Hayom-Yom Machia’h et Guéoula (D’un jour à l’autre, le Machia’h et la Délivrance). J’ai aussi le projet de publier une bande dessinée.
LPSG : Où en sont les cours et les conférences ?
RP : Je n’ai jamais cessé ni les cours, ni les conférences, malgré mes pérégrinations. Après la fermeture de la synagogue de la rue Duc, j’ai ouvert un autre Centre, au 77 rue du Faubourg St Denis, puis il y a eu celui de la rue Monte-Cristo.
Et maintenant, je vais ouvrir, avec l’aide de D.ieu, un nouveau Beit ‘Habad, un Beit Machia’h qui va éclairer plus encore, mais la Délivrance sera déjà là, puisqu’elle se dévoile aujourd’hui-même.
LPSG : Quel est ce projet sur lequel vous travaillez depuis tant d’années, le roi Machia’h et la Délivrance ? Où cela en est il du grand dévoilement d’après vous ?
RP : Eh bien, il se trouve que cette année, nous sommes dans l’année 5779. Et c’est une année très particulière en ce qui concerne la Guéoula, la Rédemption. Pourquoi ? Parce que c’est la dernière année de la série 770 (référence à la Maison de prière et d’étude du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h). Elle est donc très importante à ce niveau là, car après, ce sera l’année 5780.
En effet, il y a une allocution du 28 Sivan 5751-1991, dans laquelle le Rabbi explique la grandeur de l’endroit du 770, dans l’hémisphère occidental : « 770 est la valeur numérique du mot « Paratsta, tu fissureras (les frontières) ». Le chiffre 7 fait référence aux 7 Attributs qui ont présidé à la Création du monde. Et leur plénitude intervient lors de leur multiplication par 100. Ce qui nous fait 700. Ou par 10, ce qui fait 70. Et si l’on additionne les deux niveaux, on obtient 770, valeur du mot « Paratsta ». Car le véritable dépassement de toutes les limites du temps et de l’espace ne s’obtient pas en sortant des valeurs temporelles et spatiales, mais au sein et avec le concours de la plénitude du temps et de l’espace, qui est exprimé dans le nombre 770.
Or, à la relecture du texte de cette allocution, le Rabbi a mis entre parenthèses les mots « et de l’espace » : « Avec le concours de la plénitude du temps (et de l’espace) qui est exprimé dans le nombre 770 ». Ce qui équivaut à conférer un caractère accessoire à l’espace, et à réserver le caractère principal au temps. Si l’espace du 770 est bien la Maison du Rabbi, alors qu’est ce que signifie le temps du 770 ?
Il apparaît, à la lecture de ce passage, que le Rabbi désigne les années « 770 ». Et cette série qui compte dix années, de 5770 à 5779, parviennent à leur plénitude cette année en 5779. (Il est à noter que le chiffre 9 en hébreu se dit « Tesha » et la valeur numérique du mot « Tesha » est 770).
LPSG : Quel est votre projet pour activer et amener la Guéoula (la Délivrance) à être visible aux yeux de tous ?
RP : Dans l’allocution du 28 Nissan 5751-1991, le Rabbi dit : « Que D.ieu fasse qu’il y ait dix personnes, dix entêtés, convaincus qu’ils doivent amener la Guéoula. Et le Rabbi ajoute : « Et ils réussiront, car ils font partie d’un peuple entêté ».
Par conséquent, j’aurais voulu appeler ce mouvement: « les entêtés », ou «les obstinés». Voilà, j’ai l’honneur de faire partie de ce mouvement, « Les Entêtés » ! Alors vous me demandez quel est mon projet… C’est tout simplement de m’apprêter à servir dans le Temple, le Beit HaMikdach. Chaque fois que je venais chez le Rabbi, roi Machia’h, il m’appelait « HaCohen Hagadol Mé-E’hav» (le Cohen plus grand que ses frères). Alors, je l’ai pris au pied de la lettre et tout mon but aujourd’hui est de servir dans le Beit-HaMikdach…
LPSG : Merci Rav Pin’has Pachter, en souhaitant le dévoilement immédiat du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h, ainsi que la Guéoula, et le Troisième Temple dans lequel vous allez servir, à l’instant présent, Mamach…
(Propos recueillis par l’équipe du Point sur la Guéoula)
Le Point sur la Guéoula : « Ran Israéloff, quand est-ce que vous avez réellement fait Techouva, comment s’est passé votre retour à la religion ?
Ran Israéloff : Après l’armée, en 2002, j’ai eu très envie de partir en Inde pour un voyage de quelques mois.
Au début, je suis parti à Goa, dans le sud. J’ai rencontré mon premier Beit ‘Habad à Puna avec son Chalia’h, le Rav Betsalel Kouptchik. C’était, je me souviens, à l’occasion de Chabbat HaGadol (avant Pessa’h). Je n’avais jamais vu de Beit ‘Habad, je ne savais même pas ce que c’était que ‘Habad…
On nous apporta des verres de vodka dans des verres en aluminium. On faisait Le’haïm, on entendait parler de l’anniversaire du Rabbi. On est resté une petite heure et c’est tout. Pour des jeunes voyageurs israéliens, sortant de l’armée, c’était déjà pas mal.
LPSG : Vous êtes resté longtemps à Puna ?
RI : Je suis rentré en Israël, après quelques semaines. J’ai travaillé pendant une année entière, j’ai mis l’argent nécessaire à mon voyage de côté et je suis reparti en Inde et ce système fonctionna pendant sept ans.
LPSG : Qu’est-ce qui vous a attiré vers cette contrée ?
RI : Il y a quelque chose de très spécial en Inde. Quelque chose de spirituel, une sorte de méditation perpétuelle. Une vue, des paysages d’une extrême beauté. Un calme, une tranquillité ambiante, on vit une sérénité nouvelle. Très important pour un israélien toujours sur le qui-vive…
LPSG : Mais quand a eu lieu le grand changement, le grand mouvement qui a fait balancer votre vie ?
RI : A mon cinquième voyage, en 2005. J’étais avec un groupe d’amis israéliens que j’avais connus. En tout, une douzaine d’amis. C’était dans le nord, à Kasol. On avait rencontré les responsables du Beit ‘Habad, Dani Winderbaüm et Yoël Kapline.
On était souvent chez eux parce que cet endroit était rempli de globe-trotters israéliens. La gentillesse, l’hospitalité et le don de soi-même était impressionnants chez ces émissaires ‘Habad. Je participais déjà aux cours de Tanya, tous les jours. On avait des discussions sans fin, et même sans limite de temps. C’était hautement spirituel, voire divin…
LPSG : C’est par ces rencontres que vous êtes devenu ‘Habad ?
RI : Au début, j’avais trouvé des livres sur Breslev et je faisais tous les jours le Tikoun HaClali. Un jour, mon père me téléphona et m’annonca qu’il était à Ouman chez Rabbi Na’hman de Breslev et qu’il me ramenait de là-bas un livre du Tikoun HaClali. J’étais aux anges, comme on dit. Il m’envoya le précieux livre directement en Inde…
LPSG : Tout le monde ne recherchait pas qu’une belle vue à Kasol ?
RI : J’avais rencontré un ami, Assaf. Les israéliens venaient principalement à Kasol dans le but de toucher à toutes sortes de drogues, l’endroit était fait pour ça. Moi, je ne fumais même pas, les jeunes étaient vraiment étonnés de m’y rencontrer.
Le Beit ‘Habad avait ouvert un restaurant Cachère à Kasol. Il y avait Assaf et un ami à lui qui n’avaient plus d’argent pour rentrer en Israël. Le Beit ‘Habad leur avait alors proposé de travailler au restaurant, à condition qu’ils mettent les Téfilines et qu’ils étudient le Tanya tous les jours. Ils acceptèrent avec joie.
Je venais tous les jours au restaurant et on discutait, principalement de religion, de Judaïsme. On allait tous les jours au Mikvé. Il y avait là-bas une source d’eau chaude qui sortait des entrailles de la terre. C’était fortement impressionnant. Après, on allait au Beit ‘Habad et on priait. Et tous les jours j’allais discuter avec Assaf et son ami. Un jour, Assaf posa une question qui me perturbait depuis longtemps : « Pourquoi applique t-on la religion comme ça, comme des robots, sans aucun sentiments pour D.ieu ? ». Le lendemain, je rencontrai Dani qui me demanda : « Tu veux te joindre au cours de Tanya ? », et comme là-bas, on a réellement aucun souci, pas de pression, je lui ai tout de suite dit : « D’accord, quand ? », « 10h, ça te va ? », « Ok »… Et c’est là que le mouvement ascendant a réellement commencé à prendre forme.
On étudiait avec un groupe mixte, une introduction au Tanya, l’histoire de l’Admour Hazaken, puis le premier chapitre, le second et c’était parti… Un jour, Assaf me demanda si je faisais le Nétilat Yadaïm (lavage des mains) le matin. Je me mis à faire Nétilat Yadaïm au lever. Il me demanda si je jouais de la cithare pendant le Chabbat. J’arrêtai de jouer pendant Chabbat et ainsi de suite.
On venait au Beit ‘Habad tous les jours et surtout le Chabbat, l’ambiance était très intense. On fit connaissance avec le « Farbrenguen », la réunion ‘hassidique emplie d’histoires, d’enseignements, mais aussi de chants et de danses. « Tu es assis à la table de Chabbat et tu vois, face à toi, les montagnes de l’Himalaya toutes enneigées. et c’est féerique… ».
Il y a aussi ces allées et venues au Beit ‘Habad, on te propose une étude, alors tu t’assois et tu étudie en ‘Havrouta (par deux) ou en groupe. Ce sont des moments inoubliables de joie, de Elokout (de divinité). Une fois, on étudiait le Chaar Hay’houd VeHaémouna dans le Tanya, (porte de l’unicité et de la foi). Dani nous explique que D.ieu s’est contracté, voilé, et en fin de compte s’est installé dans le monde, avec nous, ici et maintenant. Et là, le déclic s’est opéré en moi. Tu penses tout le temps qu’il y a le monde et loin, au-dessus de nous, il y a D.ieu, le grand-patron qui surveille de loin. Et bien pas du tout. Il est entré dans le monde, Il est là, avec nous…
Ça a tout changé pour moi. C’était une nouvelle Torah pour moi, un monde nouveau. Le monde est fait des lettres des dix paroles de création… Elokout ! Nouveauté ! Tout est divinité, tout est D.ieu. C’était déclic sur déclic, de la pure folie, et comme cela, tous les jours.
LPSG : Et la connexion avec le Rabbi, c’était à ce moment-là ?
RI : Pas du tout, j’étais en train de me brancher sur le Tanya, pas encore sur le Rabbi… En fait, un an auparavant j’étais parti à Pushkar, et là-bas, tout est idolâtrie, mensonge, statues, impureté, débauche spirituelle… Je marchais dans les rues et soudain, je vis une photo géante du Rabbi avec la phrase : « Aucun Juif ne restera en Exil ! »…
Ce fut un réel choc, en Inde, sans aucun rapport avec quoi que ce soit, pas de repère connu, ce fut un flash de lumière dans l’obscurité… C’était le Beit ‘Habad de Rav Shimi Goldstein.
LPSG : Vous étiez habitué à ce genre de personnes, les ‘hassidim de ‘Habad ?
RI : J’ai commencé à comprendre qu’on avait affaire à une tout autre sorte d’êtres humains. En Israël, j’allais à des cours où l’on parlait des impies et de leur punition, l’enfer, le paradis. C’était très réducteur par rapport à l’enseignement du Tanya…
Puis on est partis en groupe, depuis Kasol, pour nous rendre dans les îles Andaman aux extrémités du pays. On avait pris avec nous des livres du Tanya, le ‘Hitat, des livres de prière.
On a fait un Minyan pour Chabbat sur ces îles, où aucun Juif croyant n’avait, sans doute, posé le pied… On a acheté des poissons, des légumes et on a fait les repas du Chabbat. Un ami, Ofer, lui aussi a commencé à faire sérieusement Techouva, il s’est attaché à la ‘Hassidout Breslev et, des îles, il est parti à Ouman.
LPSG : Quel a été votre parcours après tout cela ?
RI : Je suis rentré en Israël. Je suis retourné à mon travail. Je n’étais pas vraiment en contact avec ‘Habad. Certes je portais la Kippa, mais c’était à peu près le seul grand changement visible. Puis Dani, le Chalia’h de Kasol, est rentré en Israël, lui aussi, comme tous les six mois. Il a invité tout le groupe à faire Chabbat chez lui. C’était merveilleux. Puis, il nous a distribué le livret d’étude « Dvar Mal’hout ».
Et moi j’ai commencé à étudier très sérieusement le Rambam, ‘Houmach, le Tanya, la Guémara, les discours du Rabbi etc. C’était, pour moi, une révolution de l’esprit… Mais je ne savais toujours pas qui était le Rabbi, je ne connaissais même pas son nom.
LPSG : Quand est-ce que vous vous êtes marié ?
RI : En 2007, un mariage simple, Séfarade. Ma femme était religieuse, d’une famille Séfarade, ce n’est que par la suite, qu’elle est devenue ‘Habad. Après le mariage, on est parti en Amérique du Sud. On a fait tout le grand tour des états d’Amérique du Sud. Argentine, Mexique, Brésil pendant plusieurs mois. Puis on est arrivé dans un Beit ‘Habad du Sud de l’Argentine. J’ai dit à ma femme « On va se reposer ici, un peu ».
J’ai alors demandé au Chalia’h de convenir avec moi d’une étude tous les jours. Tout les matins on étudiait le Tanya. Puis ce fut la période du discours « Bati LeGani » avant le Youd Chevat (la Hilloula du Rabbi précédent). C’est là, que se fit la connexion avec le Rabbi réellement. Et là il me dit la phrase suivante : « D.ieu a voulu faire dans son monde, une demeure pour Lui, ici-bas… ». Je réagis immédiatement : « C’est impossible. C’est nous qui devons monter vers Lui et non Lui qui doit descendre vers nous ».
Et bien non, pas du tout, il avait raison et il cita les versets et me donna maintes preuves… Et d’un coup, comme une sorte de Jackpot, j’avais toutes les réponses, tout ce que je me demandais, en une seule phrase. Alors j’ai alerté ma femme et là, elle aussi a compris, et je lui ai dis : « je veux être ‘Habad… ».
LPSG : Quelle a été la suite de cette connexion ?
RI : On est rentré en Israël. J’ai demandé à un ami de me présenter un ‘hassid qui m’enseigne la ‘Hassidout. Un Juif du nom de Tomer s’est présenté et il n’a pas voulu m’enseigner la ‘Hassidout, il m’a tout simplement informé qu’on allait étudier les discours du Rabbi de 5751-5752 dénommés « Dvar Mal’hout ». Tout d’abord le Dvar Mal’hout Choftim qui annonce que le Rabbi est le Prophète de la génération et le Machia’h de la génération. Puis le Dvar Mal’hout ‘Hayé Sarah, sur le travail d’accueillir le Machia’h. Sur la Chli’hout, la Guéoula etc. J’étais totalement transformé. Je ne parlais que du Rabbi… Puis on a déménagé à Kiryat Yovel, et là j’ai rencontré celui qui m’enseigna la totalité du Dvar Mal’hout, le Rav Assi Studnits. Puis, on a déménagé à Guivat Morde’haï et là c’est moi qui ai enseigné le Dvar Mal’hout chaque semaine.
LPSG : Quand avez-vous eu un premier contact avec les Iguerot Kodech ?
RI : Alors que nous étions en Argentine, et que nous devions partir pour le Chili, le Chalia’h nous a demandé si l’on voulait écrire au Rabbi ? Je ne connaissais pas bien ce procédé, alors j’ai refusé. Il m’a dit qu’il allait écrire pour nous et qu’il nous transmettrait la réponse. Et c’est ce qu’il a fait. Il nous a alors annoncé « que vous connaissiez la réussite dans la Chli’hout ». Je n’ai au début pas compris à quoi il faisait allusion. Mais quand on est arrivé au Chili, on était au début à Santiago puis on est arrivé à Pucon. Là nous avons fait la connaissance d’un couple de Breslev qui tenait une « Maison Juive », sur le même principe qu’un Beit ‘Habad. Ils étaient très heureux de nous voir et ils nous ont demandé un service : « Ecoutez, on est là depuis un moment, on est fatigués. Vous pouvez nous remplacer pendant trois semaines ? ». On répondit : « Pourquoi pas ! ». Et là c’était la réponse du Rabbi, on était désormais en Chli’hout du jour au lendemain…
(Propos recueillis par l’équipe du Point sur la Guéoula)
Lors du rassemblement organisé par le Rav Zimroni Tsik, le célèbre « Congrès Machia’h » qui a eu lieu à Richone LeTsion, le Rav Boaz Kali, directeur du « Centre des Bné Noa’h à ‘Haïfa » a relaté sa participation à une émission de TV en Turquie: « Il y a un ami, un Ben Noa’h qui revient de Turquie. Il ne veut pas utiliser son véritable prénom, il vient ici sous le nom de Mendi Safdi.
Il y a quelques mois de cela, il m’a téléphoné en me disant « Boaz, il y a là une occasion inespérée de faire connaître les Sept Mitsvot en Turquie. Il y a un Cheikh (un érudit) qui étudie et enseigne le Coran sans tous les commentateurs et il explique tout cela en faveur d’Israël. Tu es invité à le rencontrer…
Ce Cheikh possède une chaîne regardée par cinq millions de télé-spectateurs. Tu es le prochain invité qui prendra la parole dans cette émission ». Je lui ai demandé combien ça va coûter ? Il me répondit : « viens, tout est pris en charge ».
Le lendemain, je débarquais avec Mendi à l’aéroport Turque. Deux envoyés du Cheikh avaient été délégués pour nous accueillir. L’un des deux nous annonce : « je suis un Ben Noa’h, j’ai pris sur moi les sept Mitsvot ». Dans un Etat musulman… j’étais impressionné. Puis, on arrive à la voiture pour nous conduire à l’hôtel.
Comme ce Cheikh a des opinions extrêmes par rapport aux autres communautés, étant pro-Israël, il est toujours une cible mouvante, c’est la raison pour laquelle lui et son équipe possèdent des voitures à l’épreuve des balles, très sophistiquées. Peut être trop. L’un des hommes s’affaire avec le code d’ouverture du véhicule et, rien à faire, la voiture ne veut pas s’ouvrir. Je leur donne immédiatement des cartes en arabe des Sept Mitsvot et leur montre la mention au bas de la carte (Ye’hi Adoneinou en arabe). Ils prononcent trois fois et soudain, tout fonctionne. Tout le monde est stupéfait. Bienvenue en Turquie…
L’hôtel était digne de ministres ou du moins d’hommes d’affaires respectables. Puis ils nous emmenèrent au premier rendez-vous avec le Cheikh Adnan Oktar, chez lui, à la maison. Tout de suite, ses délégués lui racontèrent le miracle dès notre arrivée. Fort impressionné, il me demanda à quel mouvement j’appartenais et autres détails. Je lui racontai le Baal Chem Tov, la ‘Hassidout, etc. jusqu’au Rabbi Chlita Mele’h HaMachia’h, et là, je compris, par leur réaction, que leur préoccupation essentielle, c’est le Roi Machia’h. L’entretien a duré près d’une heure puis nous retournâmes à l’hôtel.
Ma chambre se trouvait à côté de celle de Mendi. Au bout d’un moment, il me demanda de venir dans la sienne car il voulait me parler. Il faut savoir que cet homme est le lien entre les rebelles syriens et Israël. Ces rebelles syriens viennent rencontrer Mendi régulièrement par toutes sortes de voies détournées et secrètes. Il me dit : « tu vas les rencontrer ».
Évidemment, il me présenta comme étant le « grand Rav » qui s’occupe des non-Juifs etc. Sur ce, je pris la parole : « Les amis, ce que l’on apprend du Rabbi, c’est que lorsqu’on entame une discussion, on commence par un mot de Torah. Alors, on va expliquer ce que sont les Sept Commandements des Enfants de Noé ». Je leur ai distribué les cartes contenant les Sept Mitsvot en arabe, leur ai lu et commenté. Il y avait là un homme du nom de Daoud Souliman.
C’était l’un des organisateurs de manifestations, il dit : « Ecoutez, lorsqu’on a commencé les manifestations, on a pas du tout prévu qu’il y ait autant de victimes, plus d’un demi-million de morts. Si on avait su cela à l’avance, on ne se serait pas lancés dans un tel bain de sang. Rav Boaz, bénissez-nous s’il vous plaît ». « Qui suis-je pour bénir ? Mais dans ce domaine, il est écrit que le Machia’h est celui qui jugera entre les nations »…
Et je leur ai raconté l’histoire qui suit, et Mendi traduisait en arabe : Un Juif du nom de Méïr Forlan a relaté ceci « Après la mort de Tito, les peuples se sont éveillés en Yougoslavie et ont demandé leur indépendance.
En Juin 1991, la Slovénie déclara son indépendance. Suite à cela, l’administration de Belgrade dépêcha immédiatement des forces armées à la frontière slovène, et menaça de détruire le nouvel État à l’arme chimique. Les dirigeants du gouvernement temporaire de Slovénie me demandèrent alors si j’avais des liens avec Tsahal. Leur intention étaient de faire signer un accord de cessez-le-feu entre Belgrade et la Slovénie. A mon avis, ils soupçonnaient à juste titre que leur peuple et leur armée ne tiendraient pas le coup et seraient affaiblis par une guerre face à l’armée puissante de Yougoslavie. Devant une telle oppression, je n’entrevoyais qu’une solution : seul le Rabbi pouvait sauver la situation…
Parmi les Slovènes se trouvait un prêtre du nom de Falazar. Sans perdre de temps je lui expliquai quoi faire et il s’installa à son bureau pour écrire au Rabbi. Dans sa lettre il spécifia les rapports amicaux qui avaient toujours existés entre les Slovènes et les Juifs, et maintenant il implorait la bénédiction du Rabbi pour que son peuple soit sauvé…
La réponse du Rabbi ne tarda pas : « S’il me joint le prénom de son père, je prierai pour la liberté de son peuple ». Immédiatement après que nous eûmes envoyé le fax comportant le nom de son père, ce même jour, la guerre prit fin de manière soudaine et sans aucune raison. Lorsque l’on voit ce qui arriva à la Serbie, la Bosnie et la Croatie, on peut mieux se rendre compte de l’ampleur du miracle.
Jusqu’à ce jour, personne ne réussit à analyser clairement pourquoi seule la Slovénie a été épargnée sans autre forme de combat. Sur le plan militaire la Slovénie n’avait aucune chance de survie. Au niveau économique, la Slovénie est plus riche que tous les autres états yougoslaves, et pourtant, la Yougoslavie cessa soudain sa conquête…
Au radar, on pouvait déjà apercevoir les avions de chasse décoller, et il était clair que certains étaient armés de missiles à ogive chimique. Alors qu’en Slovénie, on pouvait entendre les sirènes d’alarme, soudain, sans aucune explication, les avions reçurent l’ordre de rentrer sans bombarder…
Le prêtre Falazar téléphona au secrétariat du Rabbi pour le remercier de ce grand miracle. Ce miracle fut diffusé à grand bruit en Slovénie. Des milliers de citoyens slovènes se sentaient redevables envers le Rabbi pour leurs vies et la survie de leur pays ».
Tous furent fortement impressionnés. L’un des présents était l’organisateur de quatre mouvements de rebelles manifestants. Si tout s’arrange, là-bas, il sera certainement promu à un haut poste dans le gouvernement. Je lui ai apporté une déclaration officielle, une grande feuille cartonnée en arabe disant qu’il s’engage à faire appliquer les Sept Mitsvot dans son parti. Puis je lui ai dit « maintenant vous pouvez écrire une lettre au Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h. Je lui ai expliqué comment procéder et tout le monde a proclamé « Ye’hi Adoneinou ». Puis, on a introduit la lettre dans un volume des Iguerot Kodech. Le Rabbi a répondu qu’il mentionnera tout ceci au Ohel du Rabbi Rayats. «Et bien que ces jours soient des jours malheureux, ils seront très bientôt transformés en jours de joie et d’allégresse». La lettre était chargée de bénédictions. Tous furent réellement émus.
Le lendemain, j’ai été interviewé pour l’émission par le second du Cheikh Oktar et puisqu’on y était, je leur ai expliqué le premier Rachi de la Torah (disant que la Terre d’Israël appartient uniquement au Peuple d’Israël, et que nulle autre nation ne peut nous en réclamer une once, puisque c’est D.ieu Lui-même qui nous l’a donnée). Puis je leur ai décrit de quelle façon, le monde se tourne aujourd’hui vers une ère nouvelle, la Délivrance, et bientôt aura lieu le dévoilement du Roi Machia’h. Je leur ai raconté l’histoire du roi Salomon, le premier Temple disant que la paix régnait dans le monde et que tous doivent tendre vers cette période de sérénité qu’est la Délivrance et la présence dans le monde du troisième Temple. J’ai parlé longuement et ils furent extrêmement touchés par mes paroles retransmises à cinq millions de spectateurs… Mais maintenant que je vous ai parlé de mon ami Mendi Safdi, je voudrais que lui-même vous dise quelques mots ».
***
Mendi Safdi : « Je travaille avec Eyov Kra » (représentant druse à la Knesset, celui-ci prône avec fierté les Sept Mitsvot comme mode de vie pour tous les arabes dans le monde. C’est lui qui nous apprend à parler aux arabes et surtout à se relier au Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h).
« Mon rôle, depuis quelques temps est le lien diplomatique que nous entretenons avec les rebelles syriens. Israël a mis en place des hôpitaux de campagne à ses frontières. Et l’on peut constater qu’un grand nombre de manifestants se retrouve dans les hôpitaux… Aujourd’hui, il faut savoir que le monde arabe, les voisins d’Israël, souhaite développer des rapports diplomatiques avec Israël. Dans son voyage avec moi en Turquie, le Rav Boaz a oublié de mentionner le fait qu’il a offert un cadeau aux dirigeants des rebelles syriens, un drapeau Machia’h en arabe. Et bien, ils ont promis que si leur action aboutit et que la paix revienne en Syrie, c’est ce drapeau qu’ils brandiront ».
(Rassemblement du 7 Adar Chéni 5774 –
Traduction par l’équipe du Point sur la Guéoula)
Interview du Rav Chmouel Timestit, responsable de la section francophone HaMéïr Laaretz présidée par le Rav Israël, fils du Rav Yoram Abergel…
Le Point sur la Guéoula : Bonjour Rav Chmouel, pouvez-vous retracer, pour nos lecteurs, le parcours du Rav Yoram Abergel en résumé ?
Rav Chmouel Timestit : Le 16 juin 1957 (17 Sivan 5717) dans le Mochav Barou’h, dans le sud d’Eretz Israël, est né le Rav Yoram Mickaël Abergel. Son père était Rabbi Hanina et sa mère la Rabbanite Rina. Son père était un Talmid ‘Haham et il exerçait le métier d’agriculteur pour subvenir aux besoins de sa famille. Son père fut son premier Rav. Son grand père était un grand Mékoubal du nom de Rabbi Méïr Abergel. On dit que Baba Salé a donné le nom de son fils Méïr en mémoire de ce Tsaddik. Enfant, il a étudié à l’école religieuse du quartier, puis dans une école ‘Habad. Après son mariage, il étudia au Collel “Beit Israël” de Nétivot et à cette époque, il commença à diffuser la Torah en public et à faire revenir les Juifs de tout Israël à la Téchouva. Il fut reconnu très tôt par ses pairs comme un grand « Mékoubal ». A la fin du Chabbat Béréchit, le 10 Octobre 2015 (27 Tichri 5776), après avoir lutté pendant des mois contre une grave maladie, le Rav a rendu son âme pure à son Créateur en ayant pris soin de laisser des directives afin de poursuivre la propagation de la Torah, après son départ de ce monde.
LPSG : Le Rav Yoram a écrit un commentaire encyclopédique sur le livre du Tanya de l’Admour Hazaken, voulez-vous nous décrire la grande nouveauté de ce commentaire ?
RCT : Le « Betsour Yaroum » composé de 15 volumes, ne vient pas simplement expliquer le Tanya. Ce n’est pas non plus une simple traduction littérale pour que le grand public le comprenne. Le Rav Yoram a transmit ces cours sur le Tanya comme une formation dans l’action pour vivre son Judaïsme suivant les enseignements du Baal HaTanya avec des enseignements tiré de la Michna, du Zohar, de la Guémara, du Moussar etc.
LPSG : Est-ce que le Rav Yoram a rencontré le Rabbi de Loubavitch Méle’h HaMachia’h Chlita ?
RCT : Non, mais ils ont échangé des correspondances. Le Rav Yoram a posé de nombreuses questions au Rabbi qui lui répondait.
LPSG : Y a t-il un message que le Rabbi a transmis au Rav Yoram dont vous auriez connaissance ?
RCT : Dans le bureau du Rav Yoram il y avait une très grande photo du Rabbi. Au-dessus de la photo, le Rav Yoram avait écrit de ses propres mains : « Mon rôle dans ce monde est de préserver le Kavod du Rabbi Méle’h HaMachia’h ».
LPSG : Auriez-vous une histoire comme celles que l’on connaît où Baba Salé était intervenu en faveur des actions du Rabbi ?
RCT : Un jour un séminaire pour fille eut lieu à Nétivot. Lors de ce séminaire un Rabbin commença à dire des choses indésirables sur le Rabbi de Loubavitch. Les paroles malencontreuses du Rabbin arrivèrent aux oreilles du Rav Yoram. En entendant cela Rav Yoram, s’installa à son bureau et écrivit une lettre à ce Rabbin. Dans cette lettre Rav Yoram lui disait que s’il ne s’excusait pas et qu’il ne demandait pas pardon, alors il mourrait le soir-même avant la tombée de la nuit. Après plusieurs refus et après que sa propre femme soit intervenue auprès du Rav Yoram pour qu’il annule son décret, ce Rabbin écrivit une lettre où il demanda pardon pour l’offense qu’il avait fait au Rabbi et vint donner cette lettre en s’excusant, les yeux remplis de larmes, au Rav Yoram.
LPSG : Voulez-vous nous racontez une histoire des miracles du Rav Yoram ?
RCT : Le Rav Yoram devait-être Sandak à une Brit-Mila à Ashkelon il y a quelques années. Malheureusement, à cause d’un empêchement conséquent, il ne put arriver à l’heure pour la Mila. A cause de la pression de la famille, du traiteur et des invités… les parents décidèrent de faire la circoncision sans attendre le Rav Yoram. Le Mohel stressé par l’attente et peut-être par d’autres problèmes réalisa incorrectement la Mila. Le bébé fit une hémorragie et quelques secondes plus tard il perdit la vie. Une véritable hystérie régnait dans la salle. On appela une ambulance et en attendant, on plaça le bébé sous un drap dans un côté de la salle. Entre temps on appela le Rav Yoram qui demanda de ne surtout rien faire avant qu’il n’arrive sur place. Bien que l’ambulance arriva avant Rav Yoram et que le bébé fut déclaré décédé, le père insista pour qu’on attende le Rav avant de finaliser cette tragédie.
Arrivé sur place, le Rav Yoram sans perdre un instant alla prendre le bébé, et tout en lui murmurant des choses à l’oreille, il lui donna une petite tape sur les fesses. Après quelques seconde d’attente, il réitéra son geste et là… à la grande stupeur de toute l’assemblée, le bébé respira de nouveau et commença à pleurer. c’est à ce moment là seulement que le Rav Yoram le confia à l’ambulance pour qu’on lui prodigue les soins nécessaires. C’est ce que l’on nomme tout simplement une résurrection… Te’hyat HaMétim !
LPSG : Une question plus personnelle. Est-ce que le Rav Yoram avait connaissance de l’importance de mettre les quatre paires de Téfilines (Rachi, Rabbénoutam, Chimoucha Rabba et Ravad) ?
RCT : Oui, le Rav Yoram avait connaissance des quatre paires de Téfilines (Rachi, Rabbénoutam, Chimoucha Rabba et Ravad) qu’il mettait d’ailleurs.
LPSG : Le Rav Yoram a t-il prophétisé sur la Délivrance du Peuple d’Israël ?
RCT : Oui. A plusieurs reprises. Notamment avant sa disparition, il a beaucoup parlé de la Guéoula et a donné des instructions bien strictes à sa famille pour que son message soit propagé de part le monde.
LPSG : Le Rav Yoram avait-il eu connaissance de la diffusion des Sept Mitsvot des Enfants de Noa’h pour les non-Juifs ?
RCT : Oui, il faisait d’ailleurs l’éloge du Rabbi à ce sujet. Car cette diffusion prépare intensément la Guéoula du monde puisque la Délivrance finale concerne aussi les non-Juifs.
LPSG : Le commentaire « Betsour Yaroum » existe t-il dans d’autres langues ?
RCT : Nous travaillons dessus. La traduction en anglais avance à grand pas, Barouh Hachem, et pour le français, chaque semaine dans le feuillet de la Paracha un passage du « Betsour Yaroum » est traduit pour faire découvrir cette magnifique étude au public francophone.
LPSG : Le Rav Yoram s’est-il adressé aux femmes Juives Séfarades, (comme le Rabbi pour renforcer leur rôle dans l’éducation, par exemple) ?
RCT : Oui. Dans ses cours, la Ezrat Nachim était toujours ouverte et il avait à cœur de renforcer les précieuses femmes Juives Séfarades dans leur rôle à jouer pour l’éducation de leurs enfants et dans l’importance de la Tsniout (la pudeur).
LPSG : Vous nous avez annoncé qu’il existait un journal en français. Pouvez-vous nous en dire plus ?
RCT : L’association Haméïr Laarets présidée par le Rav Israël Abergel Chlita édite un hebdomadaire de quatre pages en français regroupant les enseignements du Rav Yoram Zatsal, ainsi que les enseignements du Rav Israël Chlita. Le feuillet est constitué d’un article sur la Paracha de la semaine tiré des livres « Imré Noam », d’un enseignement sur la ‘Hassidout tiré des livres « Betsour Yaroum », d’une histoire de Tsaddik pour faire découvrir au public la grandeur de nos maîtres toutes tendances confondues, d’un enseignement tiré d’un cours du Rav Israël et d’une Hala’ha tirée du livre « ‘Hélév Haarets ». Le feuillet est en couleur, agrémenté de photos en rapports avec la Paracha et les divers enseignements, édité à 4500 exemplaires et diffusé sur facebook et whatsapp chaque semaine.
LPSG : Rav Chmouel, quels sont les projets pour le public francophone ?
RCT : Les projets sont : Un livre en français sur la Paracha de la semaine avec des histoires de Tsaddikim. La traduction du « Betsour Yaroum ». Une fois que la situation sanitaire le permettra, nous reprendrons les conférences du Rav Israël pour le public francophone en traduction simultanée.
Rencontrer le public francophone en Terre Sainte et aussi en dehors d’Eretz Israël. Continuer à diffuser le feuillet hebdomadaire en le développant avec l’aide d’Hachem et de poursuivre la diffusion des enseignements du Rav Israël en français via les différents réseaux.
LPSG : Merci Rav Chmouel pour toutes ces précisions. Le Rav Yoram doit être très fier de vous qui faites avancer son travail. C’est ce travail qui dévoile la Guéoula, comme le dit le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h… Pour plus d’information, si l’on veut contacter l’association comment doit-on procéder ?
Pour contacter l’association Haméïr Laarets : 0549439394 en français / par mail : haravisraelabargel1@gmail.com – rejoignez-nous sur facebook, whatsapp et youtube.
(Propos recueillis par l’équipe du Point sur la Guéoula)
Un jeune étudiant en Yechiva de courant lituanien va vivre des changements extraordinaires dans sa vie qui vont le mener de l’obscurité vers la lumière de la ‘Hassidout. Une interview exceptionnelle sur une histoire que nous a envoyé la Divine Providence… En effet, cette semaine, en voulant lire une histoire du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h, j’ai ouvert le livre «Lifkoa’h Eth HaEnaïm», « au hasard », et je suis tombé sur l’histoire dont le héros s’appelle Acher ‘Haviv. Son récit est réellement surprenant et j’ai voulu en savoir plus. Toujours par effet de la Providence Divine, je me souvins que je possédais son numéro de téléphone. Je l’ai contacté et l’ai interviewé pour le « Point sur la Guéoula »… Un seul mot : passionnant.
Le Point sur la Guéoula : Acher ‘Haviv, d’après vos dires, vous êtes né dans une famille à tendance lituanienne Séfarade ?
Acher ‘Haviv : Au départ ma famille, originaire de la ville de Beit Chean, était plutôt traditionaliste et j’ai étudié dans une école publique où les garçons portent une Kippa tricotée. Puis, avec le temps, le mouvement religieux est devenu plus fort et mes parents m’ont envoyé étudier dans une Yéchiva à Bnei Brak.
LPSG : Vous avez donc suivi le cursus habituel d’un étudiant en Yéchiva ?
AH : Tout à fait, Yéchiva Ketana, puis la Yéchiva Guedola à Kiryat Sefer (dans la Yechiva Ze’her Its’hak) c’est là que j’ai reçu l’enseignement lituanien réellement ashkénaze et par la suite viennent deux années d’études que l’on surnomme « Kibboutz Alef » c’est comme ce que l’on appelle chez ‘Habad la « Kvoutsa ». C’est à ce moment que l’on commence à entendre parler de « Chidou’h », la rencontre en vue du mariage.
LPSG : Comment s’est passée votre rencontre avec votre future épouse ?
AH : C’était à la fin de l’année 5757-1997. A l’époque j’étais la première personne dans la Yéchiva qui ai franchi le pas. Et nous n’étions pas au courant de la procédure habituelle, les marieuses, les enquêtes sur les propositions, les conseils. Rien de tout cela car cette Yéchiva était nouvelle… Un ami parmi les étudiants m’avait dit : « je pense, pour toi à une cousine qui te conviendrait bien ». Et on m’a organisé la rencontre à Jérusalem par l’entremise d’une marieuse. La rencontre s’est passée merveilleusement bien et on a tout de suite accroché.
Mais il y avait un obstacle, et de taille… Elle vient d’une famille ‘Habad… Lorsque c’est arrivé aux oreilles du Roch Yechiva, il a tout mis en œuvre pour me dissuader de poursuivre ce Chidou’h. Mais rien à faire, on s’entendait bien et, de plus, elle ne voulait pas d’un mode de vie ‘Habad et donc, pour moi tout était clair et logique. Néanmoins, je décidai d’en parler à l’un des Rabbins plus porté sur le ‘hassidisme que le reste des dirigeants de la Yechiva.
Ce Rav est celui qui a sauvé le Chidou’h, en effet, il a parlé au Roch Yechiva et l’a convaincu que rien de grave ne pouvait arriver du moment que ma future épouse ne voulait pas réellement suivre les coutumes ‘Habad.
LPSG : Était-ce réellement la fin de l’obstacle ?
AH : Pas du tout, mon entourage à la Yechiva était choqué de cette histoire et un jour, l’un des Rabbins m’a fait tout un stage de formation sur cette opposition haineuse au courant de pensée ‘Habad. Par la suite en discutant avec mon futur beau-père, je découvris qu’il croyait très fort en ce que le Rabbi est le Roi Machia’h. Alors là, cela devint un but pour certains de me faire cesser au plus vite ce Chidou’h.
Finalement il y a eu une enquête sur la jeune fille qui s’avéra une bonne étudiante craignant D.ieu et qui voulait prendre une voie différente de celle de ses parents. Finalement, ce mariage eut lieu. Et un ami de la belle-famille nous offrit à cette occasion une très grande photo du Rabbi…
Je lui expliquai alors que je ne faisais pas entrer ce genre de tableaux chez moi, à la maison. Mon épouse ne partageait pas mon avis et m’a dit qu’elle était tout de même attachée au Rabbi et que si je plaçais des photos de Rabbanim alors pourquoi pas celle-ci ? Elle me précisa que sinon, on se devait de ne placer aucun portrait d’aucun Rav… Dès ce moment, je devins un ennemi virulent du mouvement ‘Habad. D’un simple étudiant en Yechiva, je me transformai en un expert en Hala’ha pour contrer toutes les coutumes ‘Habad. L’histoire de cette photo fut au centre de toutes nos disputes de jeune couple…
LPSG : Où avez-vous habité lors de votre première année de mariage ?
AH : Étrangement, nous avons habité pendant notre première année à Tsfat. Puis on me contacta de la Yéchiva et on me proposa de revenir à Kiryat Sefer pour un poste d’enseignant au Talmud Torah. Au bout d’un an, ce Talmud Torah a fermé ses portes et je suis retourné étudier au Collel justement avec ce Rav. Celui-ci me nourrissait de discours haineux envers ‘Habad. Il avait grandi avec ces discours et c’était l’un des terrains qu’il connaissait le mieux. Ce fut un réel cauchemar de passer le Chabbat chez mes beaux-parents…
LPSG : La paix de votre foyer a du s’en ressentir ?
AH : Exactement. Cela m’affolait littéralement de réaliser que le mariage avec une fille de famille ‘Habad, était exactement le contraire de toute l’optique de mes chers Rabbins. Un jour, mes beaux-parents sont venus passer un Chabbat chez nous à Kiryat Sefer. Ils ont apporté avec eux le tableau du Rabbi et mon épouse l’a accroché au mur. Sur le moment, je n’ai pas voulu me disputer avec elle. Lorsque je suis allé au Collel, j’ai demandé à ce Rav, que faire dans un tel cas ? Il m’a répondu : « que cela ne pose pas de problème de couple, mais essaye discrètement de le retirer »… Dès que je suis rentré à la maison, j’ai dit à ma femme : « On enlève ce tableau ! ». Elle me répondit : « Il n’en est pas question ». Et la colère est monté en moi et une dispute s’en suivit. J’ai alors pris ce tableau, j’en ai brisé le cadre et déchiré la photo… Un Rav conseiller matrimonial a dû intervenir et a finalement calmé la situation en discutant avec nous jusqu’à très tard.
LPSG : Et par la suite, que s’est-il passé ?
AH : On s’est alors intéressé à l’achat d’un appartement à Kiryat Sefer. Un nouveau projet pour les jeunes couples très intéressant. Mais, au final, on s’est aperçu que le conseil de la ville, nous avait tout bonnement interdit d’habiter à Kiryat Sefer. Que ce soit en location ou à l’achat. J’ai fait intervenir les plus hautes personnalités pour changer cet état de fait, mais rien n’y fit. Ce fut une gifle pour moi. Le monde lituanien prenait pour moi une autre couleur.
LPSG : En quelle année tout cela a eu lieu ?
AH : En 5764-2004. Au mois d’Elloul, se terminait notre contrat de location. On est donc partis chez mes beaux-parents à Re’hovot, on a loué un garde-meubles et on a déménagé. On a habité chez eux plusieurs mois et c’est pendant cette période que tout notre destin s’est joué…
C’était au début très compliqué pour moi et je n’approchais évidemment pas la Synagogue ‘Habad. Je priai dans une Synagogue de rite lituanien. Mais au bout de quelques temps, je me sentais mal à l’aise et finalement, j’accompagnai mon beau-père le Chabbat et priai (point d’autre choix) avec les ‘Habad.
Puis, vint le mois des fêtes. Pour Roch Hachana et Yom Kippour, je suis partis à la Yechiva comme il est de coutume. Mais pour les fêtes de Souccot, on retournait à Re’hovot. Et là, ce fut pour moi comme d’entrer dans une nouvelle dimension. Tout d’abord, il y eut les danses de « Sim’hat Beit HaChoéva ». Cela avait lieu tous les jours. Et celles-ci étaient emplies d’une joie phénoménale complètement au-delà de tout ce que j’avais connu jusque là. Des orchestres très professionnels mettaient l’ambiance.
LPSG : Vous viviez une sorte de dilemme intérieur ?
AH : Oui, sans l’ombre d’un doute. Je revoyais toutes mes positions. Je constatai la manière dont les ‘hassidim ‘Habad priaient, étudiaient, leur bonté sans calculs… J’avais l’impression de ne plus être dans le vrai. Peut-être que je me suis trompé, peut-être que je passe à côté de quelque chose de magnifique ?… Mais je repoussai sans cesse toutes ces pensées.
A Souccot, mon beau-père m’avait préparé un lit pour que je puisse dormir dans la Soucca. Mais un soir, alors que je ne trouvais pas le sommeil, j’approchai de la bibliothèque de mon beau-père et je pris un livre au hasard, c’était le Likoutei Torah de l’Admour Hazaken. J’ouvris et essayai de lire quelques pages. Mais je ne compris pas un traître mot de tous ces textes…
Par contre à la Synagogue, on distribuait les Likoutei-Si’hot du Rabbi sur Rachi. Les allocutions contenaient des explications et raisonnement très élaborés pour un homme comme moi qui manipulait Rachi et les commentateurs du Talmud au quotidien. Oui, je tombai en admiration devant l’érudition du Rabbi. Cependant, vers la fin de ce texte, il y avait toujours une solution aux questions posées selon l’interprétation de la ‘Hassidout. Et ce passage, je ne le lisais pas, car, comme je l’ai dit, je ne comprenais rien.
LPSG : Que s’est-il passé cette année-là à Sim’hat Torah ?
AH : Je ne comprenais rien à l’ordre des prières, des Hakafot, les danses, les repas, tout m’était totalement étranger. Puis vinrent les danses de Sim’hat Torah. Mes pensées étaient entièrement tournées vers ces gens qui dansaient dans une ambiance de fraternité réelle et je me demandai réellement pourquoi je leur en voulais autant. Je me sens tellement bien en leur compagnie.
Soudain, lors d’une danse, l’un des ‘hassidim me donna un « Le’haïm », un verre de vodka et là, en tournant et tout en dansant, je sentis que l’on me prenait la main… C’était le Rabbi lui-même qui me souriait largement. Il me transférait une vitalité et de l’énergie positive. Je sentis alors qu’il confirmait par cela toutes mes bonnes pensées sur ‘Habad. Ce fut un moment en-dehors du temps…
En fait, il ne s’était écoulé que quelques minutes. Tout cela était certainement dû à la vodka, aux danses, et d’un coup je réalisais que concrètement, le Rabbi s’était dévoilé à moi… Mais là, je refermais vite cet épisode au plus profond de moi et ne soufflais mot à personne, de tout cela, même pas à mon épouse.
LPSG : Au lendemain de la fête de Souccot que s’est-il passé ?
AH : A la suite du mois de Tichri, on devait recommencer une nouvelle vie, un nouvel appartement, une autre ville. Et là nous avons émigré, de nouveau, à Tsfat. Au bout de quelques mois, je me posai toujours la même question. Etre un ‘hassid ‘Habad ou pas ?
Mon épouse a un oncle qui habite à Tsfat, un ‘hassid Breslev. Il étudie dans un Collel à Birya, une banlieue de Tsfat. Nous sommes devenus amis avec le temps. Un jour, il m’a proposé de venir étudier un peu dans son Collel.
Alors que nous étudiions, il vit que j’étais soucieux et m’en demanda la raison. Je lui ai alors confié tout ce qu’il s’était passé pendant Sim’hat Torah. Et je lui demandai, pour conclure : « Et toi qu’aurais-tu fait à ma place, tu serais resté comme tu es ou alors tu aurais franchi le pas et serais devenu un ‘hassid ‘Habad ? ». Il me répondit : « Si avant de faire Techouva, on m’avait parlé de ‘Habad, c’est ce que j’aurai choisi comme voie. Écoute, leur Rabbi est bien vivant, c’est le Machia’h. Si tu sens que tu es attiré par le Rabbi, alors va dans cette voie »…
Je suis rentré chez moi. C’était la fête de ‘Hanouka et les lumières brillaient dans le chandelier. Je demandai à mon épouse de venir s’asseoir, et là je lui racontai tout. Tout ce que j’avais vécu ces derniers mois. Elle me répondit : « Tu sais, ces premières années de mariage ont été difficiles pour moi spirituellement, toute cette haine contre ‘Habad, tout n’était que désordre et conflits. Mais maintenant que tu me révèles tout cela, je suis d’accord de « fonder un foyer » ‘Habad. Mais je te demande une chose… C’est de ne pas te laisser pousser la barbe comme eux.
LPSG : Pensiez-vous comme votre épouse ?
AH : Non, je pensais que je devais être entier dans ma décision. Et être un vrai ‘hassid ‘Habad, avec toutes les coutumes, y compris une barbe complète et sans retouche… Toujours est-il que nous avions pris la décision d’être, désormais une famille ‘Habad, il nous fallait des livres de ‘Hassidout. Nous sommes allés à la librairie ‘Habad de Tsfat pour acheter des livres. En regardant les étagères, je vis face à moi les célèbres Iguerot Kodech. Evidemment, je ne croyais pas du tout, à cette époque, en leur pouvoir prophétique. Mais poussé par la curiosité, j’ouvris l’un des volumes, « au hasard »…
Et là, je lus la lettre, c’était une lettre (datée du 3 Tamouz 5729-1969) adressée à une femme que le Rabbi bénit pour son mari qui s’est rapproché de la voie de ‘Habad, la Torah de vie… Par la suite il mentionne l’importance de la barbe, vêtement de D.ieu, et de ne pas empêcher la barbe de pousser… J’en eu la chair de poule. Immédiatement, je montrai la lettre à mon épouse. Elle me répondit : « Si le Rabbi a dit de te laisser pousser la barbe… Alors, allons-y pour la barbe ! ».
LPSG : Que s’est-il passé par la suite ?
AH : J’ai connu des moments un peu difficiles, les gens avaient du mal à comprendre cette transformation, mais j’étais de plus en plus joyeux. Ma famille s’est développée dans une ambiance ‘hassidique dans l’ambiance de la Guéoula par la puissance que m’avait insufflée le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h.
LPSG : Rav Acher ‘Haviv, quelques mots de conclusion pour nos lecteurs ?
AH : Cette histoire est celle d’une délivrance personnelle. Il est une Mitsva de la diffuser au plus grand nombre comme le demande le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h dans le Dvar Mal’hout de la Parachat Vayéchev, celui-là même qui parle de la France. Alors c’est selon l’effet de la Divine Providence qu’aujourd’hui cette histoire paraît en français, grâce à D.ieu.
(Propos recueillis par l’équipe du « Point sur la Guéoula ».
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Après une laborieuse recherche, nous trouvâmes une station-service et y pénétrâmes. Derrière le comptoir se trouvait un homme bâti en armoire à glace à l’allure peu rassurante qui en apercevant deux Juifs revêtus de caftans noirs, disparut durant quelques instants et revint en nous faisant signe de le suivre dans l’arrière-boutique.
J’ignore d’où le courage nous vint de ne pas prendre nos jambes à notre cou devant cette inquiétante masse de muscles, mais le fait est qu’un instinct nous incita à le suivre. En pénétrant dans une pièce au fond d’un couloir, nous découvrîmes un vieil homme assis derrière un bureau, et dont le visage abondamment ridé témoignait que la vie lui avait valu quelques tourments.
Nous nous interrogions encore sur la raison qui nous avait fait aboutir ici à Jacksonville au milieu de la nuit lorsque le vieil homme se pencha vers nous et nous demanda en yiddish : « Qui êtes-vous ? ». Nous lui répondîmes alors dans la même langue : « Nous sommes des envoyés du Rabbi de Loubavitch. » En entendant notre réponse, il éclata en larmes et il se passa une bonne demi-heure avant qu’il puisse finalement vaincre les spasmes qui l’agitaient.
Lorsqu’il parvint à rependre le contrôle de lui-même, il nous demanda de prendre place, car il désirait nous relater son histoire.
« J’ai été jadis dit-il, un Juif pieux et d’obédience ‘hassidique comme vous. Mes parents étaient des ‘Hassidim qui habitaient une petite bourgade juive de Pologne. Mon père portait un Shtreimel et ma mère était une sainte femme. J’ai étudié au ‘heder et je me souviens du Rebbe, de l’ambiance ‘hassidique, des chants, du Chabbat, de Pourim, de ‘Hanouccah, de Roch Hachanah et de Yom Kippour. J’ai vécu en ‘Hassid et j’ai même épousé une jeune fille ‘hassidique avec laquelle j’ai bâti un foyer. Lorsque la guerre s’est abattue sur nous, mes parents, mes frères, mes sœurs et toute ma petite famille ont été brûlés à Auschwitz et ce maudit Hitler n’en a pas laissé survivre un seul de tous ceux que j’aimais.
Unique survivant de toute ma famille, j’ai déployé beaucoup d’efforts pour venir m’établir ici en Amérique. Comme de nombreux autres rescapés polonais et hongrois de la Shoah, je suis venu habiter dans le quartier de Williamsburg, à Brooklyn. Et cependant, je ne pouvais pas supporter les gens qui m’environnaient. Je me mis à haïr D.ieu, les Juifs, la Torah et tout ce qui avait rapport au Judaïsme. Je ne pouvais souffrir la vision de ces Juifs américains qui piquaient hardiment leur fourchette dans des escalopes de poulet et qui engloutissaient des verres de vin dans de joyeuses agapes familiales, alors que j’avais devant les yeux plus de trois millions de Juifs polonais emmenés à l’abattoir pour y être assassinés et brûlés. Je les haïssais…
J’ai alors décidé d’aller habiter le plus loin possible de Brooklyn ; le plus loin possible des Juifs et du Judaïsme. J’ai donc abouti à Jacksonville, j’ai épousé une femme non juive dont j’ai eu trois enfants. Et le grand escogriffe (ce furent ses propres mots) que vous avez vu derrière le comptoir est l’un d’eux.
Une nuit, c’était au début des années 80, je n’arrivai pas à dormir. Il était environ 23h30 et impossible de fermer l’œil. Alors, comme l’américain typique, j’ai allumé la télévision et j’ai navigué entre les chaînes afin de trouver quelque chose d’intéressant à regarder…
Soudain au cours de ma recherche, apparut sur l’écran un homme âgé au visage rayonnant, avec une barbe blanche et coiffé d’un chapeau noir, qui s’exprimait en Yiddish. Une langue que je comprenais évidemment… Au bas de l’écran, une bande-annonce indiquait « le Rabbi de Loubavitch prend la parole devant ses ‘Hassidim à Brooklyn, New York ».
Je me suis rapproché de l’écran. À un moment le Rabbi dit ceci : Le prophète Isaïe dit : « Quant à vous, vous serez recueillis un par un, enfants d’Israël » et Rachi le commentateur de la Bible écrit : C’est D.ieu qui, Lui-même, prendra véritablement par la main chaque personne à l’endroit même où elle se trouve et l’emmènera avec tous les enfants d’Israël. Autrement dit, en « une seule et même communauté », pour lui faire quitter l’exil.
En un instant ils seront délivrés par la rédemption véritable et complète. « Le Rabbi poursuivit par la question suivante : Mais qu’est-on censé apprendre des paroles du prophète ? Il va sans dire que lors de la Rédemption le peuple Juif sera tout entier rassemblé. Aussi, quel message cette prophétie est-elle censée nous livrer ? ».
Le Rabbi expliqua : « Il peut arriver qu’un Juif, qui porte en lui cette âme Juive si particulière, un Juif qui était lui aussi présent lors de la révélation au Mont Sinaï, puisse imaginer qu’il s’est définitivement enfui de sa tradition et que plus rien ne le lie désormais au peuple élu dont il est issu. Il se sent entièrement défait moralement et intellectuellement du peuple Juif. Aussi le prophète vient affirmer qu’en réalité un tel Juif nourrit lui aussi une nostalgie de ces racines. Et c’est de lui que le prophète parle en affirmant que « D.ieu en personne prendra véritablement par la main chaque personne à l’endroit même où elle se trouve » ceci afin que nul Juif éloigné ne demeure banni ».
L’homme poursuivit : « Je fus alors en proie à un grand désarroi et n’en fermai pas l’œil de la nuit. Je me dis : Comment se peut-il qu’un Juif qui demeure à Brooklyn sache ce que je vis, moi, ici dans ce coin perdu de Jacksonville ? Qui lui a révélé que je me lèverai en pleine nuit et que je me mettrais à naviguer à travers les chaînes de télévision ? »
Le lendemain à la première heure, j’ai réuni ma femme et mes enfants et je leur ai tout raconté. Je leur ai dit que j’étais juif. L’ayant toujours ignoré, ils m’ont regardé comme un extra-terrestre.
Je leur ai raconté mon parcours depuis le début. Je leur ai parlé du Chabbat, des fêtes Juives, des chants, du monde ‘hassidique dans lequel j’avais grandi. Je leur ai dit que mon nom n’était pas Jack, mais ‘Haïm-Yankel. Mes enfants en restèrent consternés et comprirent qu’ils vivaient là une situation assez particulière. J’ai même ajouté : « Mais tout cela n’est pas votre problème. Ce problème est le mien. Je suis le seul Juif ici et vous, vous ne l’êtes pas, et lorsqu’on viendra me chercher, c’est moi seul que l’on emmènera et pas vous… ».
Aussi, poursuivit-il, lorsque vous vous êtes présentés tout à l’heure au comptoir, mon fils, en voyant votre mise, a immédiatement fait le lien avec ce que j’avais raconté de mon enfance ‘hassidique. Il vous a demandé d’attendre et il est venu me voir pour me dire : “Papa, ils sont venus pour t’emmener…” ». Ce récit nous laissa pétrifiés.
Nous décidâmes alors de modifier le programme de notre périple. Nous demeurâmes quelques jours dans ce coin perdu, durant lesquels nombre de repas et de conversations furent partagés avec cet homme qui venait de retrouver son univers et avec lequel nous forgeâmes des liens d’amitié. Durant ces quelques jours, nous apposâmes des Mezouzot aux portes de sa maison et nous convînmes avec lui de demeurer en contact téléphonique et de le rencontrer à nouveau.
Quelques mois se passèrent après que ce Juif eut décidé de revenir à ses sources. Un jour, je reçus un appel téléphonique de lui. Il me dit ceci : « Rav Lipskar, j’ai conscience de ne pas être redevenu un Juif aussi accompli que l’étaient mes parents, mes frères et mes sœurs. Cependant, je sais que j’y ai aspiré. J’en ai accompli autant que j’en avais la possibilité. Ce que j’ai pu, je l’ai fait. J’en suis heureux et je vous en suis reconnaissant… ». (Retrouvez des histoires époustouflantes et actuelles dans le livre « Le Point sur la Guéoula ». A commandez sur viveleroi770@gmail.com)
Les Origines
Un jour, j’ai gagné au Goral (loterie) un billet pour aller chez le Rabbi pour Youd Chevat. Le Chabbat, je me tenais à côté du Rabbi, la prière n’avait pas encore commencé. L’officiant s’est penché pour prendre quelque chose dans un petit meuble derrière le pupitre. Il sortit un Talith (châle de prière) se retourna et se dirigea vers sa place. Mais il n’avait pas fait attention qu’en prenant le Talith, il avait fait tomber une revue au sol. Je l’ai ramassée et ai essayé de voir si ce Juif était là pour lui rendre. Mais il y avait un tel monde que je suis resté à ma place. Le magazine était en russe alors je me suis dit qu’il y avait certainement un message du Rabbi pour moi. Et en effet, il y avait un poster du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h avec le Dvar Mal’hout dans la main. J’ai directement interprété ce message : qu’il fallait que j’enseigne le Dvar Mal’hout à mes frères Juifs. De retour à Paris, j’ai donc pris des cours et me suis mis à l’enseigner pour m’entraîner avec un étudiant en Torah.
Cela se passait à l’époque où je m’occupais des élèves de l’école Chnéor à Aubervilliers. Dans le réfectoire, il y avait un cadre, une immense photo du Rabbi dans la salle et je m’étais installé juste en dessous. J’attendais l’étudiant (qui était venu les trois premières semaines) pour réviser avec lui. Mais ce jour là, il n’est pas venu. Par contre, j’avais dit à un ami avec lequel on partait ensemble pour Mivtsaïm (pose des Tefilines, distribution de fascicules etc.) de venir… Et il est apparu devant moi ce soir-là. Un vieux monsieur et un jeune garçon se sont présentés, eux aussi, « pour un cours… ». C’était un Dvar Mal’hout où on parlait de « La brisure des réceptacles ». Je leur expliquai ce sujet très profond à mon niveau, qu’il s’agissait d’une explosion, qu’il y avait une multitude d’étincelles et que le but était de repêcher celles-ci pour réparer le monde.
Et là, il s’est passé quelque chose d’incroyable… Soudain, une explosion. On s’est retrouvé étourdis collés à la table… On s’est regardés en disant : « que s’est-il passé? ». On s’aperçoit, alors que la photo du Rabbi était tombée et le verre du cadre avait explosé dans toute la pièce (illustration du cours en direct) ! Je me suis dit alors que ce cours allait exploser et avoir un immense succès.
Le jeudi d’après on est une vingtaine de personnes, puis une trentaine, puis le nombre de participants est monté à trois cents personnes… C’est le Farbrenguenn du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h… Voilà les origines de ce moment de pure Guéoula…
La préparation du Farbrenguenn
(avec deux « N » pour Nissim et Niflaot)
Depuis que j’ai reçu cette mission, le jeudi après-midi, on faisait des courses, on mettait des heures pour tout préparer. Et spirituellement j’étudiais énormément de sujets liés à la Guéoula, mais pour reprendre les paroles du Méle’h, on se doit de raconter les miracles de D.ieu, afin de Le remercier pour Ses grandes bontés, ce qui hâte la Délivrance. Il m’arrivait à moi-même une multitude de miracles et de merveilles que je racontais, le jeudi soir venu. J’allais à de nombreux cours. Je me nourrissais de vidéos du Rabbi. En réalité, le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h est toujours présent à chaque fois, au Farbrenguenn.
Pendant un moment, on avait un orchestre, il y avait des chants et des danses de la Guéoula Mamach… On venait souvent nous dire qu’on devait arrêter parce que l’on faisait trop de bruit… Alors tout le monde avait peur et se taisait. Ils me regardaient et attendaient ma réaction… Je leur disais alors : « Alors là, ce qu’on vient de me dire, c’est un véritable scandale. On est en train de me dire que l’on ne fait pas assez de bruit là-haut. Que ce passe t-il ici ? Il faut mettre le feu !!! ». Et les chants reprenaient de plus belle.
La préparation allait du jeudi au jeudi… je voulais tellement donner à mes frères à cause de l’amour que j’ai pour eux. Je ne voulais plus qu’ils bougent, je voulais qu’ils restent là, qu’ils habitent ici… On avait la chaise du Rabbi, le poster du Rabbi. Tu ressentais vraiment la présence du Rabbi. On honorait aussi, bien sûr, les Tsaddikim, leur anniversaires et on avait toute l’année l’ambiance du 770 au Farbrenguenn.
Les réactions
Au bout d’un moment les gens gardaient leur place à l’avance. Des personnes participaient physiquement et financièrement au Farbrenguenn sans que je ne leur demande. Vous me demandez quelles étaient les réactions ? C’était, en vérité, une réaction en chaîne. Plus il y avait de gens et plus il en venait…
On est rentré dans la 27ème année du Farbrenguenn. J’envoyai le message par audio. Je changeai le message à chaque fois. Mais les élèves m’ont dit de ne plus y toucher parce que j’avais enregistré mon message avec toute l’équipe du Farbrenguenn. Au final, les gens m’appelaient juste pour écouter ce message et prendre des forces…
Le confinement
Dès qu’il y a eu l’annonce du confinement, j’ai décidé de faire tout de même le Farbrenguenn. Mais cette fois-ci, j’ai été jusqu’au bout de l’idée. Donner de la joie, de la joie et encore de la joie. Pour une seule raison… pour que se dévoile la Guéoula. Et là, j’ai eu des cris, des réactions, on me disait : « David, tu es fou. Tu joue de la flûte, du tambourin, tu tapes sur la table, arrête ! ». Même les voisins ont menacé. Mais comme à mon habitude, j’ai compris qu’il fallait encore plus de joie, de chants et de musique. Pour tous mes frères, pour que tout le monde reste dans la joie jusqu’au dévoilement du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h ! Ma femme a carrément voulu que je quitte la maison. Mais j’ai résisté et j’ai eu raison. Les résultats ont été au-delà de ce que j’imaginais.
Un jour une personne m’a appelé et m’a dit : « David, tu as sauvé la vie de mes parents. Ils étaient dans un état, que D.ieu préserve… Quand mon père a vu le Farbrenguenn, un soir et il a été tellement joyeux. Il a dit que c’est de la folie. Et depuis, toute la semaine on regarde tous les soirs un peu du Farbrenguenn jusqu’au prochain, la semaine suivante ».
Ma femme devient fière de moi…
Il y a un mois de cela, je devais accompagner ma femme (qui est coiffeuse) car elle devait coiffer une dame dans une banlieue. Mais c’était un endroit un peu isolé, alors je l’ai accompagné jusqu’à l’ascenseur. Mais elle sentait, elle aussi, que ce n’était pas suffisant, alors elle m’a demandé de l’accompagner jusqu’au domicile de la dame. Chose que j’ai fait, bien entendu. Quand la cliente a ouvert la porte, j’ai dit à ma femme : « C’est bon, je peux te laisser ? ». Mais la dame a demandé que je rentre aussi chez elle pour attendre mon épouse. Je suis donc rentré aussi.
Au bout d’un moment, la dame nous dit que son fils s’est fait renvoyer de la classe et qu’il devait subir une punition. Sa mère lui a demandé comment s’est passé la punition. L’enfant a dit que c’était merveilleux ! La mère lui a demandé comment cela se fait-il ? Parce que le professeur qui l’a gardé pendant son heure de colle était celui qu’il préfère… J’ai alors demandé son nom. Et il se trouve que je le connais. C’est un Sofer, en plus de son travail d’enseignant, et comme la mère devait faire vérifier ses Mezouzot, je lui ai recommandé ce Sofer et lui ai dit de l’appeler de ma part, de la part de David Tordjman… Elle me dit alors : « David Tordjman du Farbrenguenn ? ». Je lui confirme et là elle me confie (devant mon épouse) : « C’est incroyable, je vais vous raconter… Un jour alors qu’on était en plein confinement, j’étais vraiment desespérée à cause de cette situation. J’étais en train de regarder des émissions sur internet et d’un coup je vous vois. J’ai tellement ri ce jour-là et les histoires étaient tellement passionnantes. Vous avez dit comme ça : « Il faut être vraiment heureux de ce qu’il se passe aujourd’hui, qu’il faut danser et faire des galipettes à la maison… ». J’ai donc immédiatement dis aux enfants de faire des galipettes et on a ri toute la soirée… ». Comme je ne voulais pas la croire, elle a appelé ses enfants et leur a dit que j’étais celui qui faisait le Farbrenguenn. Et ils ont, alors, confirmé que leur mère leur avait dit de faire des galipettes…
Les gens, même en Israël ont confirmé et ils suivent massivement le Farbrenguenn parce que c’est la joie, la joie, la joie de la Guéoula… Et aujourd’hui on a tous besoin de joie. De plus, je vous rapporte un fait extraordinaire qui se passe chaque semaine. C’est qu’à 3h56, on me prévient sur facebook que ça va couper, et le live prend fin à 3h58 (valeur numérique du mot « Machia’h »)…
Les gens
Certains restent jusqu’au bout du Farbrenguenn. Certains me disent que le Farbrenguenn est leur bénédiction pour la semaine. Les gens envoient des « like », des cœurs, tout au long de la soirée, sans discontinuer. En réalité, je suis bien conscient que le Rabbi est présent alors je ne veux pas que cela prenne fin et moi aussi je continue comme si le temps n’existait plus…
Une histoire pour illustrer : « Alors que l’on s’affairait aux préparatifs du Farbrenguenn, nous étions alors dans la grande salle de l’école Chnéor, il y avait déjà énormément de monde. Or la grande table du repas devait être toujours libre avant le Farbrenguenn. Soudain, je vois quelqu’un qui, tranquillement s’asseoit à cette table « sacrée », celle du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h.
J’avais le sentiment que c’était certainement un grand Rav d’Israël. Mais peu m’importait, on n’avait pas le droit de s’installer à cette table avant le grand moment. J’ai demandé à un ami de dire à ce Rav de ne pas s’installer là. Il a donc compris et s’est installé ailleurs. Néanmoins c’était tout de même le Rav Zalman Landau (celui qui voit souvent le Rabbi dans la réalité) et j’ai demandé qu’il prenne la parole pendant le Farbrenguenn et qu’on traduise ses paroles en français.
On était à l’époque avec la Radio « Kol Mevasser » qui retransmettait le Farbrenguenn en direct. C’était de la folie… Pendant ce temps, le Rav Landau regardait à de nombreuses reprise, la chaise du Rabbi. Que se passait-il ? Puis il commença a prendre la parole et le Farbrenguenn avait débuté. La musique, les chants, les danses, tout était là. Vers 23h00, un des amis arriva. Je lui dis : « C’est à cette heure que tu viens ? ». Il me répondit : « David, je suis rentré du travail, j’étais malade, j’avais de la fièvre. Je me suis mis au lit. D’un coup je me rappelle que c’est ce soir le Farbrenguenn. Je me suis dit que j’allais me rendre quitte en l’écoutant à la radio. Mais là… J’ai entendu l’ambiance et je me suis dis : Tu vas te lever, t’habiller et vite, tu pars au Farbrenguenn ! ».
Le Jingle
On frappe deux fois dans ses mains et une fois sur la table et on chante : « Ce soir c’est Farbrenguenn, on est là pour voir le Roi. Ce soir c’est Farbrenguenn, on est là pour le Roi. Yé’hi Adoneinou Morénou VeRabbénou Méle’h HaMachia’h Leolam Vaèd », ça c’est le Jingle du début du Farbrenguenn, je l’avais entendu chez le Rabbi, chez la famille Praguer qui nous hébergeait. Ils avaient repris cette chanson en anglais avec des paroles de Guéoula et c’est comme ça qu’on l’a chanté et qu’elle est née au Farbrenguenn, en français…
Témoignage
Un jour, un jeune est arrivé au début du Farbrenguenn. Il s’appelle Alexandre Méïr Attia. Il a commencé directement à nous filmer avec son téléphone. Quelques semaines après, il m’a dit qu’il avait créé une chaîne sur youtube : « Farbrenguenn by The Alef770 ». En vérité ce garçon avait pris au sérieux le sujet de la Guéoula et il a décidé de tout monter sur la chaîne. Cela m’avait beaucoup touché. Il avait compris qu’on ne peut laisser ces merveilles sans les diffuser. Il a vécu des miracles grâce à sa participation active et je voudrais ici, le remercier car c’est mon associé pour la Guéoula. Il a organisé le plus grand Farbrenguenn qui ait existé avec plus de 10000 vues. Il y avait ce soir là le Rav Avi Taub (responsable de la mine des pierres précieuses en Israël, près de ‘Haïfa) et tout a été filmé, vu et retransmis dans le monde entier…
Les forces
J’ai remarqué que mes forces étaient décuplées car j’étais chez le Rabbi au mois de Tichri. J’étais présent pendant six heures aux Farbrenguens du Rabbi. J’avais les forces pour y assister.
Et aujourd’hui, ces forces-là, je les transmets à tous ceux qui assistent à ce Farbrenguenn. A ce propos, il est passé à 19h30, heure française et maintenant, s’est rajouté le Mélavé Malka, le samedi soir à 19h30 aussi.
L’adresse du Farbrenguenn : Sur la page de Yehi Ameleh David et sur youtube en tapant tout simplement « TheAlef770 ». Jeudi soir et Samedi soir… (en hiver).
(Retrouvez les aventures du Chalia’h David Tordjman
dans le livre « Le Point sur la Guéoula » édition 5784-2024.
contactez-nous à viveleroi770@gmail.com)
Farbrenguenn le Dvar Malkhout Kedoshim (youtube.com)
Le Point sur la Guéoula : Rav Yaacov Corda, racontez-nous un peu ce qui vous a amener à étudier le « Ayin Beth » du Rabbi Rachab ?
Rav Yaacov Corda : C’est au sortir de trois années intensives d’étude de la Kabbalah, durant lesquelles, mon maître, le Rav Réouven Yashar m’a formé à l’étude et à l’enseignement du « Ets ‘Haïm », le livre phare de la Kabbalah du saint Ari. Je suis, alors, revenu vers la raison pour laquelle je m’était engagé dans l’étude de la Kabbah : pouvoir comprendre la ‘Hassidout ‘Habad, laquelle, emprunte son langage à la Kabbalah du Ari.
Parallèlement à l’étude du Zohar, j’ai commencé par le Dere’h Mitsvoté’ha du Tséma’h Tséddèk, le troisième Rabbi de Loubavitch. Puis la suite de Maamarim (discours) du Rabbi Rachab de l’année Same’h-Vav qui est étudiée dans les Yechivot Tom’hei-Tmimim. Par contre, la suite de Maamarim qui commence par l’année Ayin-Beth, n’est étudiée que par l’élite des Machpiim, les meilleurs enseignants en ‘Hassidout ‘Habad. La plupart ont peur de ce sommet qui leur semble suspendu aux mondes divins, jouxtant avec les anges et le Créateur.
Pour ma part, plongé dans un monde de Kabbalistes, au sein d’une maison d’étude de directeurs d’institutions kabbalistiques, je ne me suis pas posé la question si c’était trop élevé pour moi. Il fallait que je passe naturellement par cette étape de compréhension. Le Ayin Beth est considéré comme la merveille des merveilles d’entre les livres de la ‘Hassidout ‘Habad, et selon, l’expression utilisée par le Rabbi Rachab, lui-même, « une nouvelle manière d’exprimer la ‘Hassidout ». Pour répondre plus directement, on ne peut étudier la Kabbalah et la ‘Hassidout sans finalement étudier ce livre qui atteint le sommet de la connaissance de l’étude du divin.
LPSG : Par quoi commence ce livre ?
RYC : « A l’heure où ils ont devancé, « nous ferons » de « nous comprendrons », sont descendus les anges du service divin pour couronner chaque Juif de deux couronnes. Une par rapport à Naassé, (nous ferons), et une par rapport à Nichma, (nous comprendrons) ». Ensuite, le Rabbi Rachab analyse les différents textes qui se contredisent sur la donation et le nombre des couronnes. Nous rentrons alors dans le monde du Keter, lequel est toujours en relation avec le plaisir et la volonté. De là, pour désigner un exemple dans le texte, la volonté particulière qui découle de la volonté générale. Toutes prennent racine dans le plaisir originel, lequel, quoi que déconnecté de toute autre émanation, finit par générer le désir qui sans aucune obligation enfantera la volonté.
Dans cet ordre des choses, la volonté est un principe final, comparable à l’établissement des dix forces spirituelles qui organiseront le monde : les dix Sefirot.
LPSG : Quelles sont les différentes visions du système d’enchaînement des mondes dans la Kabbale et la ‘Hassidout ?
RYC : On peut citer essentiellement, la vision du Ramak, ‘Rabbi Moché Cordovéro) qui est l’un des plus grands commentateurs du Zohar, rassemble les enseignements de tous ses prédécesseurs pour les organiser en une suite logique sur l’agencement des mondes et des Sefirot. Il apporte aussi la précision d’un lexique explicite de tous les termes de la Kabbalah dans son livre, le « Pardess Rimonim ». Ensuite, vient son successeur, le Ari HaKadoch qui, lui, codifiera la structure de l’agencement des mondes dans le microcosme du « Tsimtsoum-Rétraction », pour leur donner une suite logique au sein de l’émanation de la lumière infinie. Depuis le Ari, la Kabbalah se dévoile dans les notions d’espace-temps nécessaire à la fixation d’une « science exacte ». Tandis que le Ramak, préfère évoluer dans l’Essence de D.ieu, sans l’obligation du Tsimsoum, le voile de l’espace-temps.
LPSG : Pouvez-vous nous parler des lumières et des réceptacles dans le Ayin Beth ?
RYC : C’est dans ce livre que le Rabbi Rachab, fixe sa méthode d’analyse depuis l’état de dévoilement d’une Séfira vers son état précédant où elle possède déjà une structure et une définition « personnelle ». Pour préciser le sujet, selon le Ramak, avant que la lumière pénètre son réceptacle, la lumière est impersonnelle, simple effusion de lumière qui recevra sa personnalité uniquement dans la fusion avec le réceptacle, lequel représente complètement la Séfira.
Le Rabbi Rachab, quant à lui, explique qu’il y a, à proprement parler, une Séfira de lumière, le Or, qui rencontre une Séfira de réceptacle, le Kéli. Cette union est déterminée par une préparation déstructurée, comparable, pour nous, à l’inconscient qui précède la révélation intellectuelle.
Il s’agit d’un niveau de divin où rien n’est véritablement défini mais où tout est déjà orienté dans les moindres détails qui ne seront établis que dans l’état du dévoilement.
On dirait presque que dans ce texte, ce qui existe n’existe pas encore et ce qui n’existe pas encore est pourtant déjà possesseur de toute l’ampleur des détails de l’existence. Tout ceci n’est possible que dans la conscience où rien n’existe en dehors de Lui, bien sûr.
LPSG : Vous nous avez décrit la conception que l’on obtient avec ce livre en nous parlant du rapport entre l’existant créé et l’Existant réel, pouvez-vous décrire cela ?
RYC : Bien sûr, mais je tiens à préciser que la Torah du Rabbi actuel, le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h est essentielle pour clore les sujets exprimés dans le Ayin Beth. Si bien que le Rabbi Rayats (le Rabbi précédent) exprime la proximité de la Torah du Rabbi actuel, avec celle de son père le Rabbi Rachab. Le Rabbi actuel donne le mot de la fin : l’existence créée est l’Existence réelle. Pour parvenir à cette conclusion, il faut rapporter sur le sujet de Yesh MiAyin, l’existence ex-nihilo, les paroles du Rabbi Rachab, à savoir, l’existence tient une place au sein de la non-existence. Ce n’est donc, tout au plus, qu’un dévoilement de ce qui était voilé. Dans cette optique, le verset du roi Chlomo, « Il n’y a rien de nouveau sous le soleil », prend une ampleur extraordinaire. Le Ayin Beth est l’invitation à découvrir la perfection du potentiel de l’agencement qui précède la structure de l’agencement parvenu au dévoilement, lequel, n’est pas plus réel que l’état précédent, au sein de l’Essence Infinie. Pourquoi dans ce cas, le Rabbi actuel affirme que l’existence créée est l’existence véritable ? La réponse est : « la volonté du Créateur qui est alors établie dans la perception de cette fin de parcours. Même si ce n’est qu’une perception et non une réalité absolue, dans le plan divin originel, la fin est enracinée dans le début et le début dans la fin (Sefer Yétsira) ».
LPSG : Les mondes infinis qui sont au-delà de la rétraction sont évoqués par le Rabbi Rachab, il parle des « Sphères Enfouies » qu’est ce que c’est ?
RYC : Les dix Sefirot enfouies dans l’état qui précède le Tsimtsoum, sont déjà la résultante de l’établissement de la volonté de créer le monde. Même si cette création n’est pas encore « détachée » de l’état de l’Essence de la Lumière Infinie, elle est pourtant la structure de la création à part entière. Ainsi, le verset de la prière, « Béni soit Celui qui dit et le monde fut », ne parle vraiment que des dix Sefirot d’avant la création « effective ». En d’autre termes, dans le plan établi pour l’existence des mondes divins.
Ne vous y trompez pas, notre monde est le dernier maillon des mondes du dévoilement de la lumière divine. La structure et l’agencement de tous les mondes « préexistent dans le modèle établit des dix « Sefirot HaGnouzot », encore enfouies dans l’état précédant le Tsimtsoum.
LPSG : Y a t-il un rapport entre ce livre et la Délivrance, la Guéoula ?
RYC : Ce livre est considéré comme « la lumière de la Guéoula, dans la Guéoula ». C’est déjà une totale immersion dans la conscience de la Guéoula. La ‘Ho’hma, la sagesse de la Guéoula et son développement dans la compréhension.
LPSG : Selon le « Ayin Beth » quand se dévoilera la Délivrance ?
RYC : Pour cette question, je m’en réfère plutôt au Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h, lequel nous conditionne pour un présent de Guéoula. « Aujourd’hui, à l’instant même, est le meilleur moment, la date la plus propice de la Guéoula complète et véritable ». Si je désire ardemment cette Guéoula, je dois faire de ma vie quotidienne, une rencontre avec D.ieu. La Guéoula c’est être D.ieu, parce que tout est en D.ieu, sans pour autant disparaître en tant qu’individu. Ce qui intéresse le Créateur, c’est le cheminement humain de l’âme divine au sein d’un univers qui génère la certitude de la réalité.
LPSG : Merci beaucoup Rav Yaacov Corda pour le temps si précieux que vous nous avez consacré, mais surtout pour nous avoir fait goûter à l’Essence. (Propos exclusifs recueillis par l’équipe du Point sur la Guéoula)
Voir les cours du Rav Yaacov Corda sur le Aïne Beth, nouvelle saison…
les sentiments du monde de Atsilout (youtube.com)
Dans leur malheur, ils avaient pensé à la possibilité d’adopter un enfant, ils étaient face à un dilemme. D’une part ils voulaient un enfant Juif né dans la pureté, mais la réalité avait prouvé qu’il s’agissait d’un but presque impossible à obtenir. Sans autre choix, le couple envisageait d’adopter un enfant non-Juif, de le convertir et de l’éduquer en tant que Juif.
Le Rav Farkash tenta de consulter des Rabbins décisionnaires. Compulsa des lettres du Rabbi à ce sujet. Demanda conseil auprès d’amis qui connaissaient le sujet et l’avis du Rabbi sur le sujet. Néanmoins il n’arriva à aucune opinion concluante du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h sur ce cas précis.
Et c’est à ce point que l’histoire du Rav Farkash rencontre notre récit principal, celui de Herchel. Herchel Finkelman se rendait dans une synagogue afin de prononcer le Kaddish pour le dernier jour de l’année de deuil de son père (le Rav Sim’ha Bounim Finkelman qui avait survécu à la Shoa). Son fils, Herchel tentait d’organiser un Minyane de dix hommes afin de pouvoir prononcer le Kaddish. Et c’est à ce moment-là que le Rav Zalman Farkash passait dans la rue… Herchel l’accosta et lui demanda de se joindre et compléter le Minyane, alors qu’il expliqua que c’était le dernier jour pour le Kaddish de son père. Le Rav Farkash, fut ému à l’extrême, et entra pour accomplir cet acte de bonté envers le défunt.
L’engagement immédiat du Rav Farkash avait touché le cœur de Herchel. A la fin de la prière, il s’est tourné vers lui pour le remercier. Comme signe de gratitude, il voulait lui montrer quelque chose qui lui ferait vraiment plaisir. « Je voudrais vous montrer quelque chose » dit Herchel au Rav Zalman et tout en parlant, celui-ci sortit de son sac de Tefilines une lettre originale du Rabbi qui répondait à son père, au Rav Sim’ha Bounim. La lettre était datée du 17 Iyar 5718-1958.
Le Rav Farkash était complètement retourné de tenir entre ses mains une lettre originale du Rabbi, c’était une lettre dont il n’avait pas connaissance. La surprise dont le Rav Farkash fit preuve au fur et à mesure qu’il lisait étonna même Finkelman.
« En réponse à votre lettre du 6 mai dans laquelle vous écrivez au sujet de l’adoption d’une fille venant d’une école de filles non-Juive en se reposant sur le fait qu’on la fera convertir par un Tribunal Rabbinique. Que D.ieu nous préserve de penser à une telle chose… Mais s’il a été fermement décidé par son épouse qui aura longue vie et lui-même d’adopter un enfant, cela doit être d’un mari et d’une femme Juifs qui ont donné naissance dans la Cacheroute. Avec l’effort qui convient il semblerait que c’est chose envisageable surtout en Afrique du Nord chez nos frères Séfarades. Tous sont des Juifs craignant D.ieu et Bli Aïne HaRa, ce sont en général des familles nombreuses dont la situation financière est difficile ».
Les mains du Rav Farkash tremblaient d’excitation. Il n’en croyait pas ses yeux. La question qui le préoccupait venait à lui par un extraordinaire effet de la Providence Divine. Il n’y avait aucune logique dans toute cette histoire. Il ne s’attendait pas à une réponse aussi claire et limpide. Il dit tout doucement, comme pour lui-même : « C’est un miracle, un vrai miracle ! », il était stupéfait.
Nous poursuivons notre récit avec son héros, Herchel Finkelman… Le dernier jour des sept jours de deuil du Rav Sim’ha Bounim, un Juif âgé de 98 ans s’est présenté afin de consoler Herchel. Il a raconté tout l’enchaînement des événements qui entraîna son père à l’adopter.
« Ton père s’est tourné vers le célèbre décisionnaire, le Rav Moché Feinstein afin de savoir, selon la Loi Juive, comment se comporter dans un cas d’adoption. Mais le Rav Moché Feinstein dirigea ton père vers le Rabbi de Loubavitch ».
Le début des entretiens avec le Rabbi commença avec cette réponse du 17 Iyar 5718-1958… Herchel poursuivit : « Le Rabbi fut l’artisan de l’adoption de ma sœur et moi », sa voix s’étrangla quelque peu et une larme coula sur son visage. « Je me demande où j’aurai été sans le Rabbi. Où !? Le Rabbi m’a accompagné sur tous les chemins de la vie, même quand je n’en savais rien. Le Rabbi avait tout vu de ma vie. Il avait accompagné mes parents dans toutes leurs pérégrinations. Le Rabbi fut réellement un bon père pour le bon père et la bonne mère que j’avais mérité.
Après que mon père eut reçu la première lettre du Rabbi Chlita, il s’invita lui-même à une Yé’hidout (entretien privé) avec le Rabbi. Lorsqu’il est entré dans le Saint des saints, dans le bureau du Rabbi, il a ressenti qu’il était devant une radiographie aux rayons X. Il a ressenti que le Rabbi voyait toute sa vie en un seul instant…
Puis le Rabbi est rentré immédiatement dans le vif du sujet, celui de l’adoption. Il lui a dit : « Je vais vous trouver des enfants Juifs issus d’une famille Cachère et pure. Êtes-vous prêt à accomplir tout ce que je vais vous demander ? ». Mon père était assez intelligent pour comprendre que quelque chose qui le dépassait allait arriver sous ses yeux. Il a déclaré au Rabbi : « De tout mon cœur ». Le Rabbi lui a répondu : « Yechouot VeNe’hamot (Délivrances et consolations) ».
Dès cet instant le Rabbi a pris mon père par la main et s’est occupé de tout, pendant tout le chemin. Il se trouve que le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h a mis en action tous ses émissaires au Maroc afin de localiser des familles Juives Cachères et pures qui respectaient la pureté familiale. Mais pour des raisons qui nous restèrent inconnues, ils ne pouvaient éduquer leurs enfants.
De plus pour accomplir la Mitsva positive d’avoir des enfants, le Rabbi eut même pour soucis d’adopter un garçon et une fille, comme s’ils avaient eux-mêmes accompli cette Mitsva. La demande du Rabbi fut adressée, en priorité, à son émissaire au Maroc, le Rav Matusoff. En fait ce n’était pas une demande mais plutôt un ordre… Au bout de deux semaines, le Rav ‘Hadakov, secrétaire du Rabbi, contacta le Rav Sim’ha Bounim. Il lui dit : « Le Rabbi vous a acheté un billet. Vous avez un départ par bateau à telle date à destination du Maroc. Sur place, vous pourrez adopter un garçon et une fille Juifs, saints et purs ». Le Rav ‘Hadakov, rajouta pour le tranquilliser : « Vous ne devez vous soucier de rien. Ni où vous aller résider pour le Chabbat. Ni de la Cacherout des aliments. Le Rabbi a tout organisé et vous serez attendu et un émissaire vous assistera en tout vos besoins ».
Herchel a raconté quelque chose d’extraordinaire : « Lorsque j’eus douze ans, j’ai découvert « en passant » que j’étais un enfant adopté. Cette chose a éveillé en moi une phénoménale tempête émotionnelle, qui s’est concrétisée en crise et en révolte. J’ai quitté le foyer familial, j’ai abandonné la voie du Judaïsme… Puis je me suis dégradé au point de mépriser la voie de la Torah. Ensuite, j’ai recouvert mon corps de tatouages, les pires que pouvaient produire nos ennemis. Et ceci s’est poursuivi jusqu’à l’âge de quarante ans…
Et puis, finalement, eu lieu le grand changement, je dirais même la grande révolution. Un jour, alors que je me suis installé avec ma sœur, Malka Guittel, dans la cave de la maison de mes parents et on a fait du rangement. On a trouvé une boite à chaussures remplie de la correspondance secrète entre mon père et le Rabbi, et des parents entre eux. C’était la correspondance qui dévoilait le grand secret. Les lettres qui révélaient le lien indéfectible entre le Rabbi et notre famille. D’un coup, nous prenions connaissance des secrets de notre adoption. Nous avions enfin réalisé que nous étions nés au Maroc… Que c’est le Rabbi de Loubavitch qui s’est occupé de mon père et ma mère chéris qui nous ont éduqués pendant tout ce temps… ».
Puis une grande honte emplit soudain le cœur de Herchel. En une minute il est arrivé à une décision : De quitter cette voie nuisible et de retourner sur les pas de ses pères. Il a recommencé à garder le Chabbat, la Cacheroute, les Téfilines et les fêtes. Il a fait pousser sa barbe et ses Péot. Et simultanément devint le gardien jaloux de la Mitsva du respect des parents.
« La lettre du Rabbi m’a sauvé la vie par deux fois », dit Herchel avec émotion. « La première fois lorsque je suis né physiquement, et la seconde fois, lorsque je suis né spirituellement… C’est grâce à cette lettre que je suis revenu à la Techouva ».
Son père, le Rav Sim’ha Bounim, a tout de même pu constater de la chose de son vivant.
« J’en appelle ici à tous les parents du monde entier », conclut Herchel, les yeux pleins de larmes, son émouvant récit. « Même si vos propres enfants vous rendent la vie amère, même s’ils en arrivent à se faire à eux-mêmes des choses qui ne se font pas. Et même s’ils hurlent et rejettent tout de toutes leurs forces : Montrez-leur que vous les aimez… Apprenez cela de mon père, et continuez à les aimer… Prouvez-leur… Ne les laissez pas tomber ! Apprenez de notre Père qui est dans les Cieux, car Il nous aime et nous pardonne malgré tout. Apprenez cela du Rabbi Chlita – qui aime Israël – qui est concerné par chaque enfant Juif, car votre enfant, c’est son enfant… Ye’hi Adoneinou Morénou VeRabbénou Méle’h HaMachia’h Leolam Vaèd !
(Tiré et traduit du magazine Beit Machia’h par l’équipe de LPSG)
Comme chaque semaine, nous allons avec mon épouse Menou’ha Ra’hel, visiter les malades à l’hôpital Chaaréi Tseddek de Jérusalem. Menou’ha étudie au séminaire Or ‘Haya et l’un des Rabbanim qui y enseigne, est le Rav Zalman Notik. Pendant cette période, il était souffrant et occupait une chambre au septième étage. Pendant notre tournée, nous avons eu l’idée de le visiter, lui aussi. Or pour chaque personne, nous notions son prénom et le nom de sa mère sur une feuille blanche et le soir, de retour à notre domicile, je plaçais les feuilles dans un volume des Igueroth Kodech. Mais cette fois-ci il y avait le nom du Rav Notik qui figurait sur l’une des pages.
En ouvrant le livre j’eus la surprise de voir une lettre qui s’adressait aux Comité de l’Hôpital Chaaréi Tseddek à Jérusalem. Le Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h demandait, de participer à la fête de fin d’année à l’hôpital.
La semaine suivante, nous retournions sur place et je courus informer le Rav Notik de la réponse du Rabbi. Celui-ci me demanda de me renseigner au secrétariat si véritablement, il y avait un événement de fin d’année et à quelle date. Après notre visite hebdomadaire, nous descendîmes au secrétariat pour nous renseigner. En effet, on nous répondit qu’il y avait une fête prévue, mais qu’elle n’en avait pas encore la date.
Deux semaines plus tard, on entra dans l’hôpital et la secrétaire m’annonça qu’il y avait une date. Il s’agissait du vendredi 22 Mena’hem-Av (23 août 2019) à 10h00. Je montai au septième étage pour l’annoncer au Rav Notik, mais l’on m’informa qu’il était sorti grâce à D.ieu… En rentrant à la maison, je me dis que je ne pensais pas y aller tout seul et que le vendredi est le jour où je fais Mivtsaïm (pose de Téfilines et distribution de feuillets de Torah) à la sortie du supermarché Rami Lévi. Donc j’oubliai toute cette histoire.
Arriva le vendredi en question et j’avais (sans en être conscient) installé une sorte de petit réveil-matin qui sonna dans ma tête. En sortant de la Téfila, je m’aperçus qu’il était déjà midi. J’étais déjà en route pour Rami Lévi quand soudain je me demandai s’il ne valait pas mieux aller à la fête de Chaarei Tseddek. N’ayant pas de Iguerot Kodech sur moi, j’ouvris le ‘Hitat, et dans le ‘Houmach (le Pentateuque), je vis en haut à droite le premier verset : « Et les égyptiens sauront que Je suis l’Eternel… ». Pour moi, il était clair qu’il devait y avoir une action d’éclat à l’hôpital. Il était déjà tard mais je pris le tramway en direction de Chaaréi Tseddek. Il est vrai que je n’avais pas de stand, que je n’étais pas attendu, que je ne connaissais personne à cet événement mais D.ieu me viendrait en aide, il n’y avait pas le choix.
Et en effet, je descendais rapidement vers le chapiteau monté pour l’occasion et pris la direction des stands. Sur le premier de tous les stands se trouvait mon ami le Rav Yaacov Slonim, le Chalia’h de Guivat Morde’haï (quartier proche de Chaarei Tseddek). Il m’accueillit avec grande joie, m’expliquant qu’il devait partir en urgence et que je devais absolument prendre son stand pour faire Mivtsaïm jusqu’à 14h30.
Impeccable.
Il me donna des bougies de Chabbat à distribuer et des fascicules sur l’achat d’une lettre dans le Sefer Torah. Cela faisait bien longtemps que je ne m’était occupé de cette grande Mitsva et j’enflammai les cœurs autour de moi si bien que ceux qui prirent mes prospectus s’engagèrent à faire signer toute leur famille et leurs amis.
A ce moment, je me demandai si j’allais avoir au moins un client pour mettre les Téfilines car les présents étaient plutôt religieux. A peine avais-je terminé ma petite réflexion, que deux étudiants en Yéchiva (Séfarade) engagèrent avec moi une discussion sur la particularité des Téfilines ‘Habad. L’un des deux qui avait évoqué le sujet, un certain Avraham, conclut : « Bon, et bien allons-y » sur ce, il releva sa manche et mit les Tefilines tout simplement.
Pendant ce temps, je parlai à l’autre Ba’hour Yechiva, Chlomo et lui demandais dans quelle Yéchiva il étudiait. Il dit : « à la rentrée j’étudierai avec l’aide de D.ieu à la Yéchiva Ist’hak Yéranène ». Je répliquai : « du Rav ‘Haïm Its’hak Berda, à Ashkélon ? », « exactement ! Mais comment connaissez-vous cette Yéchiva ? ».
Immédiatement je tirai de mon sac l’hebdomadaire « Vive le Roi Machia’h Maintenant », le dernière en date, où se trouvait l’histoire du Rav Berda. Je la lui retraduis du français à l’hébreu : « C’est une histoire qu’a racontée le Rav Ariel Malka, alors qu’il était invité dans une Synagogue de Bat-Yam et en voici le contenu : « Il y a un an de cela à peu près, le Rabbi s’est dévoilé en rêve, au Rav Its’hak Berda d’Ashkélon. Le Rav ‘Haïm Its’hak Berda est un Kabbaliste célèbre, un décisionnaire en matière de Hala’ha, écrivain en lois rabbiniques et il se tient à la tête des institutions « Its’hak Yéranène » à Ashkélon. Dans le récit de ce rêve, il vit le Rabbi qui lui demanda : « Demain, vous vous procurerez une paire de Téfilines de qualité supérieure, toute neuve, et vous les offrirez à un jeune homme dont le nom de famille est « Peretz ». Il en a besoin ».
Le Rav Berda se réveilla et a tout de suite compris que ce rêve était bien concret. Avec une grande émotion, il commanda à son Sofer (scribe) des Téfilines de grande qualité. Le Sofer s’activa à son ouvrage et peu de temps après, les Téfilines étaient déjà prêtes. Cependant, une question était restée en suspens. Qui est donc ce jeune homme répondant au patronyme de « Peretz » ? Grâce à D.ieu, il y a de nombreuses familles Peretz à Ashkélon (qu’elles soient encore plus nombreuses) apparaissant dans l’annuaire téléphonique, « comment puis-je le retrouver ? », pensa t-il. Sans autre choix, il prit son courage à deux mains, et entrepris de rechercher ce jeune homme, par le moyen le plus direct et le plus simple, frapper aux portes des familles Peretz.
Cette mission était loin d’être facile. Dans nombre de foyers, certains ne comprenaient pas ce que cet honorable Rabbin pouvait bien vouloir dire : « Y a t-il chez vous un jeune homme qui a besoin de Téfilines? » demandait-il. Puis il poursuivait ses recherches, montant escaliers ou parfois (avec plus de chance) en ascenseur, sans baisser les bras…
Un beau matin, il frappa à la porte d’une certaine famille Peretz. Un jeune homme lui ouvrit et en voyant le Rav Berda dans l’entrée, il pâlit et en un rien de temps il s’évanouit juste là, aux pieds du Rav Its’hak…
« Que se passe t-il ?! » demandèrent avec affolement les parents du jeune homme. C’est alors que le Rav leur dévoila l’extraordinaire histoire se cachant derrière cette visite matinale. Il leur montra pour preuve de ses dires, les Téfilines toutes neuves qu’il tenait dans ses mains.
Le jeune Peretz, qui entre temps s’était remis de ses émotions, de son côté, raconta ce qu’il avait, lui, rêvé la nuit passée : « J’ai fait un rêve dans lequel m’apparaissait le Rabbi de Loubavitch . Celui-ci m’annonça qu’il m’enverrait une paire de Téfilines de qualité. C’est pour cela que lorsque j’ai vu le Rav à la porte de la maison le lendemain matin, j’ai subi un véritable choc… Car, dans mon rêve, on m’a aussi montré ce Rav m’apportant les Téfilines ».
Quand j’eus terminé mon récit, le jeune Chlomo retourné par cette histoire vit sur le stand des cartes en langue arabe et je lui expliquai qu’il s’agissait des Sept Lois de Noé. Il trouva le concept très puissant et en prit une quantité non-négligeable afin de les diffuser pour dévoiler la Guéoula immédiatement. (GB)
Mon mari Gabriel ‘Haim et moi-même (Menou’ha-Ra’hel), sommes des émissaires du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h en Terre Sainte. Tout d’abord en provenance de Paris 11ème, nous sommes montés en Eretz Israël en 2001, à Achdod, où nous sommes restés un an et avons formé un groupe de jeunes, d’âge moyen d’une vingtaine d’années, qui se sont tous mariés et sont partis en Chli’hout un peu partout.
Ensuite nous sommes partis à Tel-Aviv, où nous avons donné des cours, formé des jeunes et finalement nous avons ouvert un Beit ‘Habad francophone (rue Arlozorov) qui a été repris par le Rav Mena’hem Mendel Attal. Celui-ci se trouve actuellement à la rue Trumpeldor à Tel-Aviv. Après six ans de travail intense (sept jours sur sept, surtout le Chabbat et les fêtes), nous sommes partis dans la ville de Modiine pendant quelques mois, puis nous avons été émissaires francophones dans le village de ‘Hechmonaïm proche de la ville de Kiryat Sefer pendant trois ans. C’est pendant cette période que nous avons créé la Newsletter « Vive le Roi » hebdomadaire diffusée par courrier électronique. Puis, vint le projet d’un site internet. L’impulsion de départ fut le terrible attentat à Bombay contre le Beit ‘Habad et le couple Gabriel et Rivka Holtzberg, que D.ieu venge leur sang. Après quelques mois de préparation et de l’assistance patiente de notre ami Yasha Knecht, créateur de sites et designer (et aussi artiste peintre), nous avons lancé le site www.viveleroi770.com (le trois Tamouz 2009). Puis re-déménagement pour la capitale du monde, la ville sainte de Jérusalem en 2010 (5770). Là nous avons étudié, enseigné et notre Beit ‘Habad était notre maison toujours ouverte pour les Chabbat et les fêtes, comme vous pourrez le lire dans l’histoire extraordinaire du Seder de Pessa’h (à lire en page 430). Moi, j’étudiais à la Midracha de « Or ‘Haya », célèbre séminaire de jeunes filles ‘Habad pendant plus de huit ans.
Mon mari a étudié pendant plus de quinze ans et a passé son ordination au Makhon Halakha ‘Habad avec le Gaon Rav Michaël Abichid Chlita, célèbre Rav et Dayan à Ramat Beit Chemech proche de Jérusalem.
Gabriel à étudié et enseigné à la Yéchiva du Centre-ville chez le Rav Doron Oren pendant plus de dix ans. Et c’est là qu’est né le journal « Vive le Roi Machia’h » sous forme d’un feuillet de quatre pages puis sous forme d’un journal mensuel de 16 pages du nom de «Vive le Roi Machia’h Now !». Puis on a encore été « exilé » à Tsfat (Safed) la ville du Rabbi Chlita Méle’h HaMachia’h pour son quartier ‘Habad et sa Yéchiva Tom’hei Temimim où tous les grands ‘hassidim et émissaires ‘Habad sont passés avant de partir en « Kvoutsé » (une année d’étude au 770, chez le Rabbi). Ce fut un grand moment. Nous avons vécu là-bas, toute la période du Corona, c’était une Chli’hout en confinement. Gabriel a commencé à conquérir le quartier où nous habitions. Un quartier séfarade de style lituanien. Et nous avons connu une réussite sans aucune commune mesure avec nos autres Beit ‘Habad. C’est là qu’est né notre magazine « le Point sur la Guéoula », magazine mensuel d’une soixantaine de pages tout en poursuivant fidèlement, l’édition de l’hebdomadaire de quatre pages… De plus comme à Jérusalem nous étions aussi émissaires à l’hôpital « Chaarei Tseddek » où nous avons vu d’extraordinaires miracles du Rabbi, grâce aux Iguerot Kodech (vous pourrez lire de nombreuses récits à ce sujet). Nous avons transféré cette mission à l’hôpital Ziv de Tsfat. Il y a aussi eu, là-bas, d’autres miracles…
Et aujourd’hui, nous venons d’emménager dans la ville de ‘Hédera, non-loin de Nathanya et nous sommes prêt à accueillir Machia’h ici-même en éditant ce livre et voilà pour l’instant. Je vous souhaite une excellent lecture et n’hésitez pas à nous contacter par email à viveleroi770@gmail.com pour la diffusion de ce livre dans tous les coins du monde où l’on parle français. Et que Vive le Roi Machia’h Maintenant !!!
(Menou’ha Ra’hel Beckouche)
Le Rav Na’hchon raconte : «…Nous nous rendîmes chez le Rav Mordékhaï Chemouel Achkénazi, Rav et décisionnaire de Kfar ‘Habad. Celui-ci estima comme nous qu’il fallait faire quelque chose en ce sens.
Il s’installa donc et commença à rédiger la Décision Rabbinique. Il me faut préciser que si, par la suite, plusieurs Décisions furent rédigées, mentionnant que le Rabbi était le roi Machia’h, celle que rédigea le Rav Achkénazi ce soir-là, la première du genre, est restée peu connue, et je veux la citer ici : «Beth-Din des Rabbins ‘Habad en Terre Sainte Motsaé-Chabbat, Parachat Tahara, 30 du mois de Nissan, Premier Jour de Roch ‘Hodech Iyar de l’an 5751. Depuis des milliers d’années, les enfants d’Israël se trouvent en exil, dispersés parmi les nations, et ils ont enduré des souffrances au-delà de toute mesure. Maintenant, toutes les dates limites ont été dépassées, et leurs yeux se consument dans l’attente de la Délivrance véritable et définitive, celle qu’instaurera notre légitime Machia’h…
Grâce à D.ieu, notre génération, qui est la «septième», a mérité de vivre les derniers instants de l’exil. Les sources de la Torah (dont la diffusion était la condition à la venue du Machia’h) ont à présent été propagées jusqu’à l’extérieur, et ont pu parvenir à tous les points du globe, grâce à l’œuvre du Rabbi Chlita au long de quarante ans d’actions. Des centaines de milliers de Juifs, hommes, femmes et enfants, ressentent, en une conviction pleine et entière, que seul le Rabbi Chlita a la force et l’envergure de délivrer le peuple d’Israël de cet exil terrible, et qu’il est bien le Libérateur ultime. Par conséquent, après que se soient vérifiées les paroles du Rabbi Chlita au sujet de cette «année de miracles» (5750), puis d’une année «où Je lui montrerai des merveilles» (5751) à travers le monde entier, nous produisons cette Décision claire disant qu’«est arrivée l’époque de la Délivrance», au cours de laquelle le Rabbi Chlita se révélera sans plus tarder en tant que roi Machia’h, et que sa royauté sera révélée au monde entier, sans obstacles ou retard, au stade de la réalité concrète. Immédiatement, vraiment, vraiment, vraiment !».
Le Rabbi accepte la Décision Rabbinique
Le Rav David Na’hchon reprend : « …Il ne s’était pas écoulé plus de trois minutes depuis que nous avions été informés de la signature du Rav Axelrod que nous reçûmes (sur notre téléphone mobile) l’information concernant l’arrivée imminente du Rabbi. Nous sautâmes hors de la voiture (où nous attendions à l’abri des regards) et nous nous tînmes debout sur le trottoir.
Le Rabbi, sortit de son véhicule et se dirigea vers le Mikvé, mais, comme s’il s’y attendait, il marqua un temps d’arrêt en nous voyant, pour nous laisser le temps d’approcher. Habituellement, tous ses mouvements étaient vifs et rapides, mais à ce moment il avait ralenti et nous considérait avec, sur son saint visage, une expression rayonnante.
Je m’approchai donc et déclarai: «Voici les Décisions des Rabbanim au sujet du Rabbi, roi Machia’h, ainsi qu’une lettre co-signée par dix Juifs».
Le Rabbi me regarda, puis regarda tout le petit groupe, l’examinant d’un regard brillant accompagné d’un sourire puis il nous dit : «Yichar Koa’h, Yichar Koa’h!» (l’équivalent de «Vous êtes forts et bénis»), tout en prenant les enveloppes que je lui tendais et en les introduisant dans la poche intérieure de son «Sirtouk», du côté de son saint cœur.
Nous comprîmes que notre mission avait été couronnée de succès, et que nous étions sur la bonne voie. Décrire ce que nous ressentions à ce moment est impossible… Mais nous arrivâmes ensemble à la conclusion que ce que nous venions de faire n’était pas suffisant, et qu’il fallait remettre au Rabbi le fax portant la signature du Rav Axelrod.
Dans tous les Mondes Spirituels
Rav Na’hchon décrit le Chabbat Six Iyar : « Le Farbrenguen commença enfin (après la Tefila, la prière du matin) et l’on peut dire qu’il fut unique en son genre, bien différent de celui du Chabbat précédent, qui était marqué par une grande tension. Ce Chabbat Tazria-Metsora, tout le Farbrenguen était axé sur le Machia’h. Le Rabbi parla du Machia’h dès le début, et l’assemblée chanta «Zol Choïn Zaïn Die Guéoula» et «Sissou VéSim’hou… ».
Le Rabbi se tourna plusieurs fois vers notre groupe, lors des interruptions entre les allocutions, pour nous dire «Lé’haïm», en levant les deux bras et de forts mouvements. Pour nous, cela signifiait des encouragements à continuer de toutes nos forces, sans se laisser impressionner par les épreuves.
Vers la fin du Farbrenguen, au moment où le Rabbi fit savoir que ceux qui avaient remis des bouteilles devaient monter (près de lui sur l’estrade), il employa une expression encore jamais entendue : «Que la proclamation (qu’ils feront) soit une publication qui soit entendue dans le monde entier et dans tout le système des mondes spirituels…».
Il est à noter que le Rabbi avait traité, au cours de son intervention, de la nécessité d’un service nouveau, qui ne ressemble pas à l’élan passionné des fils d’Aharon, mais qui intéresse également les corps (et non les âmes seules). Ce qu’il avait dit là répondait clairement à ce que nous avions écrit, en allant lire la Décision Rabbinique sur le tombeau du Rabbi Précédent, disant que nous étions prêts au sacrifice de nos vies pour que le Machia’h se révèle.
Et le Rabbi précisait que l’action devait se passer dans la vie physique. Pendant que j’entendais cet appel, je compris soudain que le Rabbi faisait allusion à la proclamation que je m’apprêtais à faire. Mais je n’en avais pas le courage, et j’eus peur…
La proclamation de la Royauté en public
Il y avait 17 bouteilles sur la table du Rabbi, et tous leurs propriétaires montaient, disaient «Le’haïm», et s’en allaient. Il ne restait plus que moi à ne pas avoir été appelé, car le secrétaire m’avait dit qu’il ne remettrait pas ma bouteille sans le demander au préalable au Rabbi. Soudain, le secrétaire me fit énergiquement signe des deux mains de monter. Je compris que la confirmation que j’attendais venait de m’être donnée. Je m’approchai de l’estrade, tout en soufflant à Avi Taub : «Viens avec moi. Nous sommes tout le temps ensemble, alors… », et Avi me suivit, pendant que Chmarya Harel vint se mettre de l’autre côté.
Le Rabbi nous regarde arriver, et remplit un demi-verre (grand format) de ma bouteille, pour moi, pour Avi et (après avoir demandé si Chmarya était avec nous) pour lui aussi. Nous nous taisons tous, et l’assemblée nous regarde et retient son souffle…
Je vais donc raconter ce qui se passa par la suite en me référant à ce qu’on me raconta, car «je n’étais plus sur terre» à cet instant.
Je me tenais à la droite du Rabbi, Avi derrière moi et Chmarya en face de moi. Je lève la tête et fais ma proclamation en Yiddish: «Du fait qu’il y a eu récemment des décisions prises par des Rabbanim et des Tribunaux du peuple d’Israël, disant qu’est arrivé le temps de la Délivrance, et plus récemment encore des décisions disant que le Rabbi est le roi Machia’h et qu’il doit se révéler et délivrer le peuple d’Israël,… par conséquent, nous acceptons sur nous la royauté du Rabbi, roi Machia’h, pour exécuter tout se qu’il demandera de nous, avec abnégation. Et c’est pourquoi nous proclamons tous : «Yé’hi Adoneinou Moreinou VeRabbénou Mele’h HaMachia’h Leolam Vaèd. Que vive à jamais notre Maître, Guide et Rabbi, le roi Machia’h»… (Retrouver cet extraordinaire reportage traduit par le Rav Pin’has Pachter dans son intégralité dans «Le Point sur la Guéoula» le livre, édition 5784. Commandez-le par Whatsapp au 058-5770419)
Mais après quelques minutes, le ton change, ainsi que l’accent avec lequel les paroles sont prononcées : « Sans considérer tout ces sujets (tout ce qui vient d’être accompli), on n’a pas encore concrétisé la venue de Machia’h Tsidekénou dans la réalité tangible, et c’est quelque chose de tout à fait incompréhensible… Encore plus étonnant est le fait que sont réunis ici des dizaines de Juifs, et qui n’excluent pas que Machia’h ne vienne pas aujourd’hui, ni demain, ni même après-demain (que D.ieu nous en préserve). Or, s’ils l’avaient demandé avec sincérité, et non sur ordre, Machia’h serait venu depuis longtemps…Que puis-je faire de plus ?… On se trouve dans un exil intérieur profond, sur le plan du service de D.ieu…
J’ai fait, quant à moi, ce qu’il m’incombait de faire, aussi, désormais je vous remets l’affaire en mains : faites tout ce qui est en votre pouvoir, de la manière dont les «lumières de Tohou» se placent dans les «réceptacles de Tikoun», pour concrétiser la venue de Machia’h Tsidekénou.
Et qu’il soit de la Volonté Divine qu’en fin de compte, se trouvent dix Juifs qui s’entêtent sur ce sujet, car «c’est un peuple obstiné» (en tant que qualité positive), et cela contribuera à ce qu’ils fassent venir la Délivrance complète dans la réalité tangible. J’ai fait, quant à moi, ma part, et dorénavant je vous transmets l’affaire : «Faites tout ce que vous pouvez pour amener notre légitime Machia’h dans la réalité concrète».
Le Choc
Tous guettaient avec appréhension la réunion hebdomadaire («Farbrenguen») du Chabbat suivant, au cours duquel ils allaient, selon toute évidence, entendre du Rabbi d’autres propos sur ce sujet brûlant. En même temps, ils comptaient les heures et les minutes, à cause des paroles du Rabbi, dans lesquelles il s’étonnait de ce que «voilà réunis des dizaines de Juifs et ils n’excluent pas que Machia’h ne vienne pas, ni même demain, ni même après-demain, que D.ieu en préserve». Tous comprenaient que cela dépendait de nous, et que chaque minute qui passait exigeait que l’on fasse quelque chose. Dix huit heures étaient ainsi passées depuis l’allocution (qui avait été prononcée jeudi soir) et Machia’h n’était toujours pas venu…
Accepter la Royauté
Le Rav Na’hman Shapira raconte : « Cela s’apparentait à un ébranlement profond, le public avait perdu ses repères. Le «770» était rempli d’une foule dense, au sein de laquelle on distinguait des Machpiyim (guides spiriuels), des militants responsables de communautés, et chacun donnait son avis, exprimait ses sentiments, proposant diverses formes d’actions qui lui semblaient appropriées.
Je me souviens en particulier des paroles d’un Machpiya nommé Chalom-Ber Ganzburg, qui avait émis une réflexion très pertinente : « Le Rabbi déclare que nous devons faire notre part, car il a déjà accompli la sienne… Or, que pouvons-nous faire, après toutes ces années, et surtout après tout ce que le Rabbi a accompli ? Qu’est-il en notre pouvoir de faire, que le Rabbi ne puisse pas faire ? Une seule chose est à nous : « accepter et proclamer sa royauté… ». C’est le seul sujet que le roi ne puisse pas lui-même accomplir, et seul le peuple doit prendre sur lui son autorité royale »
Le 4 Tamouz 5776-2016, a eu lieu le plus grand rassemblement des ‘hassidim de ‘Habad au Kikar de Tel-Aviv. Cette soirée inoubliable a été organisée par le Rav Zimroni Tsik Chalia’h de Bat-Yam. En conclusion de cette soirée (qui dénombrait plus de 60000 Juifs de tous bords) il a pris la parole et a prononcé ces mots : « Il y a 25 ans de cela, le Rabbi a prononcé un discours perçant, en ces termes : « Est-il possible que se réunissent des dizaines de Juifs et qu’ils n’aient pas encore réussi à amener Machia’h… ». Cette question et cet étonnement fut le début d’un énorme fourmillement d’initiatives et de créativité au sein du mouvement ‘Habad. Ce fut comme un choc éléctrique qui a bousculé les mentalités. Néanmoins, chacun a trouvé sa place, chacun avec son talent particulier, chacun avec sa spécialité… Ainsi, ils ont contribué a diffuser l’annonce de la Délivrance imminente. Cependant, la question et l’étonnement sont toujours présents, et la preuve en est, c’est que nous ne sommes toujours pas sauvés ni délivrés concrètement… Aujourd’hui nous posons la même question avec le même étonnement, mais en sens inverse : « Est-il possible que le Rabbi Chlita Roi Machia’h ne sois toujours pas dévoilé ? Comment est-il possible que nous acceptions une telle réalité ? Rebbe… Et nous sommes donc venus ici dire et déposer la réclamation pour toutes les générations… Nous allons maintenant nous lever et démontrer par notre présence à l’Essence Divine Ein Sof Béni soit-Il, que nous exigeons la Délivrance finale immédiatement…». Tel fut le discours du Rav Zimroni et ce jour-là, tous les présents ont pris conscience de leur responsabilité… Tout se résume en une révolution et une libération des Enfants d’Israël, de la Terre d’Israël, des Bnei Noa’h et du monde entier. (Gabriel ‘Haïm et Menou’ha Ra’hel Beckouche)
Depuis le jour où le Rabbi Chlita Roi Machia’h a prononcé le discours perçant du 28 Nissan 5751-1991, l’armée des émissaires de ‘Habad en a pris pour son grade. Cette remise en question a donné ses fruits sur tous les plans. D’une part sur le sujet le plus chaud, cette guerre qui pose les vrais problèmes sur l’intégrité de la Terre Sainte. Et d’autre part, suite à ce discours, le Rabbi Chlita a été élu Roi Machia’h par un décret Rabbinique de plus de 400 Juges, Admourim, Chefs de Communautés et Grands Rabbanim du monde entier… Et c’est le point que nous allons développer dans cette édition du Point sur la Guéoula.